DE M. LE CHANCELIER D'AGUESSEAU. NOUVELLE ÉDITION, augmentée de ses TOME PREMIER. DE L'IMPRIMERIE DE FEUGUERAY. A PARIS, Chez BRUNOT-LABBE, Libraire de l'Université 1810. Le public a déjà porté son jugement sur les discours de M. le chancelier d'Aguesseau. Ceux qui ont paru en 1755 ont fait sur les lecteurs la même impression qu'ils avoient faite autrefois sur les auditeurs. On a été étonné et comme transporté à la vue d'un genre d'ouvrage où l'on trouve les charmes de l'imagination, les richesses de la science, la force et l'autorité de la raison; où les traits les plus brillans semblent se rassembler pour former un grand corps de lumière; où l'ame, élevée audessus d'elle - même, goûte les délices pures de la vérité, et se sent pénétrée par l'amour de la justice. On diroit que c'est la vertu qui parle aux hommes par la bouche de Cicéron, et qui combat le vice avec les armes de Démosthènes. On reconnoît à ces caractères le grand orateur et le vrai philosophe. Tous les écrits de M. le chancelier d'Aguesseau portent l'empreinte de ces deux qualités unies dans sa personne; et c'est ainsi que, sans le vouloir, il s'y est peint lui-même, beaucoup mieux que nous ne le pourrions faire si nous osions placer ici son éloge. De grands traits de ressemblance nous conduiroient à le comparer au célèbre I. |