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et l'application de sangsues dans la région iliaque gauche produisirent une légère amélioration, mais l'empâtement resta le même, et peu de jours après les douleurs réapparurent. Quelques semaines après, la malade eut la jaunisse et une pleurésie avec épanchement, d'abord séreux, puis purulent, après la première ponction. Elle mourut au bout de trois mois.

A l'autopsie, la vessie, l'utérus, les ligaments larges et l'S iliaque étaient unis étroitement par des adhérences déjà anciennes. Il n'y avait pas de cavité du côté gauche du pelvis, le ligament large étant soudé à la vessie et au rectum. En rompant ces adhérences, on découvrit un abcès intra-péritonéal. La face postérieure de l'utérus était adhérente au rectum; les trompes étaient très congestionnées; la droite contenait deux collections purulentes, l'une au milieu des franges, qui étaient dilatées et très adhérentes à l'ovaire; la trompe droite ne contenait pas de pus, mais était imperméable. Les ovaires étaient sains; le tissu cellulaire des ligaments larges et de l'utérus était absolument sain. Le soi-disant phlegmon n'existait pas.

En 1862, Bernutz, en collaboration avec son ami Goupil, publia une merveilleuse série d'observations cliniques, qui constitue un des travaux les plus importants de la gynécologie.

Les recherches de Bernutz le conduisirent à des conclusions qu'il a ainsi résumées :

1° L'inflammation du péritoine pelvien est une maladie très commune; 2o La tumeur qu'on trouve après le décès est formée par différents viscères intra-pelviens qui sont unis par des adhérences produites par l'inflammation;

30 L'inflammation du péritoine pelvien est toujours symptomatique, et elle est généralement symptomatique d'une inflammation des ovaires ou des trompes.

cieux, selon le poète, ou qui, du moins, possède le sentiment d'un monde meilleur, de n'être jamais satisfait, mais qui ne récrimine pas? Quel est celui qui n'est pas blessé une fois ou l'autre par le bât professionnel? Les plus favorisés, les milliardaires eux-mêmes, ont leurs soucis, leurs déceptions, leurs heures de prostration; mais je les mets au défi, malgré les succès de leurs coups de Bourse et leurs triomphes de vanité, malgré le luxe des coûteuses inutilités qui les entourent et les flatteries des parasites qui les exploitent, d'avoir une sérénité d'âme égale à celle du médecin de campagne, vraiment aimé

de tous et non redouté, comme la plupart des financiers et des tripoteurs d'affaires. En somme tout se paie icibas et il est bien juste que les existences fastueuses aient leur ver rongeur, leur plaie cachée, que la satiété soit au bout des fêtes et se dissimule sous les fleurs.

Quand on y réfléchit bien, tout est admirablement coordonné dans l'univers et les compensations abondent pour les petits et les humbles; leur horizon étant plus borné, il suffit de bien peu de chose pour les séduire et apaiser leurs révoltes. Tout cela est relatif et, au fond, il faut toujours

Ces conclusions ont été complétées et confirmées par la chirurgie moderne.

En 1872, l'opération pour la production artificielle de la ménopause par l'extirpation des trompes et des ovaires sains fut pratiquée par trois chirurgiens de nationalité différente, à des époques si rapprochées qu'il est impossible qu'il y eût connaissance, pour l'un de ces chirurgiens, de l'opération des autres. Le 27 juillet, Hegar pratiquait cette opération à Fribourg, dans un cas de névralgie ovarienne avec ménorrhagie. Cinq jours après, Lawson Tait, à Birmingham, pratiquait la même opération dans un cas de myome utérin avec hémorragies excessives. Environ trois semaines après l'opération de Hegar, un très distingué gynécologue américain, le Dr Robert Battey, de Rome (Georgie), pratiquait la même opération sur une hystéro-épileptique

atteinte d'aménorrhée.

Sur les instances de Marion Sims, cette opération fut désignée sous le nom d'opération de Battey, car ce dernier paraît avoir conçu l'idée de cette opération sept ans auparavant qu'il eût l'occasion de la pratiquer et fut certainement le premier à publier son observation et à exposer toute la question avant ses confrères.

En deux ou trois années, le nombre des opérations et des opérateurs augmenta si rapidement qu'au Congrès international de Londres, en 1881, Battey présenta une statistique de cent quatre-vingt-treize opérations complètes et vingt-cinq partielles. Le taux de la mortalité en général était de 18 pour 100.

Mais certains opérateurs commençaient à avoir une mortalité bien moins considérable. Ainsi Tait n'avait qu'un décès sur vingt-six cas consécutifs, et Savage, sur le même nombre de cas, n'avait aucun décès. Avec de pareils résultats, le champ de cette opération fut bientôt agrandi, et au lieu de rester

en revenir au dicton : « Qu'importe la coupe, pourvu qu'on ait l'ivresse! »

Plus je vois de près mes semblables et plus je suis convaincu que ceux qu'on appelle les heureux de ce monde ne sont pas heureux. Leurs raffinements n'ont servi qu'à les rendre plus sensibles aux coups d'èpingles inévitables de l'existence, qu'à affoler, qu'à détraquer leurs nerfs, qu'à leur faire entrevoir le néant et le vide de toutes choses. Le bonheur, s'il peut se ren contrer quelque part, se trouve de préférence dans le cœur des simples, des âmes peu compliquées et pas trop exigeantes; par conséquent, et c'est là où

je veux en venir, c'est le lot de ceux d'entre nous qui ont le mépris de tout ce qui n'est pas beauté ou bonté, qui ont pour consolatrices la Charité aux mains ouvertes et l'Espérance aux ailes déployées!

Mais, sans planer à des hauteurs peut-être exagérées, arrêtons-nous aux côtés prosaïques de notre sort. Quelle est, je vous le demande, la profession qui pourrait nous permettre plus d'indépendance? Comparez votre prétendue sujétion à celle des subordonnés du colonel Ramollot ou de tel chef de bureau, brute autoritaire qui est la terreur de son personnel. Il faut sourire.

limité à l'extirpation d'organes normaux, les annexes de l'utérus furent aussi enlevées quand elles étaient le siège de la maladie.

En 1879 et 1880, Hegar en Allemagne, Lawson Tait en Angleterre, opé-rèrent plusieurs femmes pour leur extirper les ovaires et les trompes enflammés. La justesse des conclusions de Bernutz fut pleinement reconnue sur le vivant, et ses constatations, jusque-là méconnues, commencèrent à éclairer la pathologie pelvienne. Les conclusions qu'il avait déduites d'autopsies furent contrôlées pendant la vie par la vue et le toucher.

Dans la plupart des cas où l'utérus est plus ou moins mobile et dans les. quels un empâtement dur, irrégulier et fixe est constaté dans l'un ou dans les deux culs-de-sac latéraux du vagin, avec extension parfois dans le culde-sac de Douglas, on ne trouve pas trace de cellulite, et, quand elle existe, elle est incontestablement consécutive à la salpingite et à la péritonite, qui constituent les lésions principales. L'exsudat inflammatoire dans le tissu cellulaire du ligament large ou ailleurs, assez volumineux pour former une tumeur facilement appréciable par le palper bi-manuel, est l'exception.

Dans quelques cas d'inflammation suppurée chronique des annexes de l'utérus, les ligaments larges sont parfois le siège d'un épaississement d'origine inflammatoire, mais il se produit seulement dans le voisinage de la lésion suppurée, et rarement cet épaississement dépasse quelques millimètres; dans les cas extrêmes, il atteint 1 centimètre et demi.

A l'ouverture de l'abdomen, dans ces cas, on constate que le contenu du pelvis est généralement caché par le grand épiploon, qui a été attiré en bas en recouvrant ces organes comme à la naissance, et qui a contracté des adhérences avec le péritoine à l'endroit où il se refléchit sur la paroi abdominale et au niveau de l'utérus et des autres organes pelviens. Le long de cet. épiploon, quand il est abaissé, il n'est pas rare de trouver des adhérences avec

même à leurs inepties; en voilà un exercice fatigant pour des inférieurs! Rien ne vous oblige à ce rôle de basse humilité des Silvio Pellico administratifs, des forçats du rond de cuir et du carton vert.

Vous gagnez moins que l'épicier du coin, c'est vrai, mais vous êtes plus estimé que lui; on vous reçoit partout, on vous décore, on vous élève des statues, tandis qu'on montre au doigt tous les Turcaret, grands et petits, qui pullulent sur le dos de la plaintive humanité.

La maison du parvenu d'à côté est bien tapageuse, à côté de votre humble

logis, mais les remords l'habitent, tandis que la considération générale vous est acquise.

Vous ne pouvez pas passer vos journées aux courses ni vos nuits au cercle, mais cela vous empêche de ruiner votre santé et votre bourse. Et puis le spectacle de la nature, des aubes roses, du ciel bleu et des nuits étoilées, dans la gaieté du matin et la paix du soir, vaut bien l'atmosphère peu salubre des salons. La bise ne souffle que de temps en temps et le soleil n'est pas toujours torride. Il y a des heures délicieuses à passer pour qui aime les champs, les fleurs, les bois, les moissons, et ces

l'intestin. En isolant cette membrane et en rompant ces adhérences en un point ou dans toute son étendue, on constate que la partie postérieure du bassin est remplie par des organes intimement soudés entre eux. L'utérus lui-même est souvent compris dans ce magma d'adhérences; parfois son fond est libre. En suivant la trompe depuis la corne utérine du côté malade, on la trouve souvent saine dans son premier tiers; le reste se trouve emprisonné dans la masse des adhérences. Cette masse, quand elle a été détachée et qu'on peut l'examiner, est invariablement constituée par les annexes de l'utérus, plus ou moins altérées par l'inflammation.

Toujours il y a salpingite, et la trompe, enflammée et adhérente, englobe le plus souvent l'ovaire.

Dans un grand nombre de cas, l'ovaire est normal, excepté quand il est tout à fait adhérent. Toutes les fois que le gonflement latéral est assez considérable pour repousser l'utérus du côté opposé, on peut en conclure que l'ovaire est enflammé.

Dans beaucoup de cas, on trouve dans l'ovaire des kystes suppurés, leur contenu ayant sans doute été contaminé par les trompes enflammées et suppurées. L'ovarite primitive, soit aiguë, soit chronique (excepté d'origine tuberculeuse), est extrêmement rare.

Pour ce qui regarde les trompes, le premier point à noter est que les traces d'inflammation du péritoine sont toujours beaucoup plus accusées dans le voisinage du pavillon, montrant ainsi clairement que la péritonite pelvienne a pour origine la propagation directe de l'inflammation de l'extrémité de la trompe au péritoine, ou la chute des sécrétions purulentes dans le péritoine. Quand le liquide provenant de la trompe enflammée est surtout de nature séreuse, avec très peu de globules de pus, l'intensité de l'inflammation qui existe à l'extrémité abdominale de la trompe est caractérisée par la solidité

heures bénies, reposantes, sont certainement les plus nombreuses.

Votre personnel de serviteurs se réduit au plus strict nécessaire, à une cuisinière un peu primitive, mais qui ne vous sert que des choses saines, et à un factotum qui cumule les attributions de jardinier, de palefrenier, de cocher, qui vous coûte peu cher et vous est encore fort dévoué, par dessus le marché. Votre lot ne doit pas vous faire regretter les Lisette et les Pasquins, les soubrettes et les valets de tout ordre qui empoisonnent l'existence des citadins.

Le vin de votre cave n'est pas coté

parmi les grands crus, mais vous le récoltez vous-même et vous savez qu'il n'est pas frelaté. Votre estomac y est si bien habitué que vous supporteriez difficilement le jus d'une autre treille que la vôtre.

Le tableau de la misère des campagnards n'est pas réjouissant; mais la vue de celle des grands centres, et en particulier du bagne parisien, est navrante. Les révoltes de tous ces malheureux sont autrement pénibles que la résignation passive des pauvres ruraux qui vous entourent.

On vous paie mal, c'est certain, mais vos besoins ne sont pas très grands.

et l'épaisseur des adhérences à ce niveau, et rien de plus. Mais quand le liquide est franchement purulent, où il se forme un abcès intra-péritonéal enkysté au milieu des adhérences et alimenté par la décharge purulente s'écoulant par l'extrémité abdominale ouverte de la trompe suppurée, ou le pus s'accumulant dans la trompe la distend quelquefois uniformément, mais le plus souvent d'une façon irrégulière, formant une série de poches ou de sacs remplis de pus disséminés le long de la trompe, constituant dans ce cas ce qu'on appelle un pyosalpinx.

Les changements observés dans les parois du tube sont :

Dans l'inflammation aiguë, la membrane muqueuse comprenant les replis longitudinaux est fortement congestionnée, gonflée et recouverte de pus et de muco-pus;

Dans l'inflammation chronique, la condition varie, selon que les sécrétions inflammatoires restent enfermées dans la trompe ou se sont échappées par le pavillon de la trompe.

Dans le premier cas, la muqueuse est nettement ulcérée ou recouverte de granulations.

Dans le deuxième, les sécrétions étant expulsées, la trompe semble être plus ou moins revenue à son état normal, excepté dans le voisinage de l'ouverture abdominale adhérente de la trompe, qui est fréquemment très congestionnée et œdemateuse. La modification la plus importante dans l'inflammation chronique des trompes est due à l'extension de l'inflammation à la tunique musculeuse qui devient très épaisse et indurée par des exsudats inflammatoires qui s'infiltrent entre les éléments conjonctifs de la couche musculaire, produisant une séparation irrégulière des fibres musculaires et un épaississement de toute la paroi tubaire, qui atteint parfois de 5 millimètres à 1 centimètre et demi.

Comparez, après tout, votre sort à celui des innombrables fonctionnaires, des budgétivores faméliques, qui sont obligés de vivre et de soutenir leur famille avec les maigres appointements que l'État leur alloue.

Concluons en disant que les médecins sont tout aussi bien partagés que les autres mortels. Les ennuis qui peuvent les assaillir tiennent moins à leur profession proprement dite qu'à leur personnalité, qu'à leur éducation, leur caractère, leurs façons d'agir, etc.

Nous sommes les propres artisans de nos maux, de nos afflictions. Il est même

bien étonnant que le public, en constatant combien nous sommes prompts à nous débiner, à manquer de déférence les uns pour les autres, nous continue cependant sa confiance. Il est surprenant que celle-ci n'en soit pas plus ébranlée, ce qui prouve une fois de plus la puissance de l'outil que nous avons entre les mains. Notre force serait irrésistible et pourrait produire des merveilles si nous étions plus unis, si nous arrivions à mieux combiner nos efforts, à faire une place plus large à la collectivité, à la poussée en masse.

Les syndicats arriveront-ils à réunir en faisceaux les bonnes volontés éparses

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