Oeuvres complètes, Volume 4A. Lemerre, 1889 |
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âme amour assez avez beau beauté belle bizarre bonheur Brillat-Savarin Brocken c'était Callias cerveau chambre chants charme chènevis cher chiens chose ciel cœur contempler délicieuse devant Dieu dire douleur enfant Enfin Éphèse esprit êtes facultés Fancioulle Fanfarlo fatigue femme fleurs foule gens haschisch Haschischins heures homme humaine intel ivresse j'ai j'avais j'étais jamais jeune joie jouissance jour l'amour l'esprit l'homme l'ivresse l'opium laisse laudanum lumière main malheur mangeur d'opium mélancolie ment Mme de Cosmelly monde morale mort musique mystérieux nable nuages nuit opium Orfraies pable Paganini palimpseste parfums parler passé passion pauvre pays de Galles pendant pensée petite peut-être philosophe plaisir poète presque profond profondeur du ciel quelquefois Quincey regard reste rêverie rêves rien rire Samuel semblait Sempronius sentiments sera seul singulier sœur soir soleil solitude sommeil souf souper sourire souvent spirituel Suspiria ténèbres terrible thyrse tion trirème trouver vague vaste visage voix volupté vrai yeux
Popular passages
Page 2 - Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience?
Page 44 - LAISSE-MOI respirer longtemps, longtemps, l'odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l'eau d'une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l'air.
Page 99 - ... penchées comme des cloches ou des coupes renversées. Et une gloire étonnante jaillit de cette complexité de lignes et de couleurs, tendres ou éclatantes. Ne dirait-on pas que la ligne courbe et la spirale font leur cour à la ligne droite et dansent autour dans une muette adoration? Ne dirait-on pas que toutes ces corolles délicates, tous ces calices, explosions de senteurs et de couleurs, exécutent un mystique fandango autour du bâton hiératique? Et quel est, cependant...
Page 179 - Votre œil se fixe sur un arbre harmonieux courbé par le vent ; dans quelques secondes, ce qui ne serait dans le cerveau d'un poète qu'une comparaison fort naturelle deviendra dans le vôtre une réalité. Vous prêtez d'abord à l'arbre vos passions, votre désir ou votre mélancolie; ses gémissements et ses oscillations deviennent les vôtres, et bientôt vous êtes l'arbre.
Page 115 - LE PORT Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser.
Page 12 - C'est quelque chose de crépusculaire, de bleuâtre et de rosâtre; un rêve de volupté pendant une éclipse. Les meubles ont des formes allongées, prostrées, alanguies. Les meubles ont l'air de rêver; on les dirait doués d'une vie somnambulique, comme le végétal et le minéral.
Page 104 - CELUI qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant, qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle.
Page 100 - Le thyrse est la représentation de votre étonnante dualité, maître puissant et vénéré, cher Bacchaut de la Beauté mystérieuse et passionnée. Jamais nymphe exaspérée par l'invincible Bacchus ne secoua son thyrse sur les têtes de ses compagnes affolées avec autant d'énergie et de caprice que vous agitez votre génie sur les cœurs de vos frères. — Le bâton, c'est votre volonté, droite, ferme et inébranlable; l'es fleurs, c'est la promenade de votre fantaisie autour de votre volonté;...
Page 73 - Le café étincelait. Le gaz luimême y déployait toute l'ardeur d'un début, et éclairait de toutes ses forces les murs aveuglants de blancheur, les nappes éblouissantes des miroirs, les ors des baguettes et des corniches, les pages aux joues rebondies traînés par les chiens en laisse, les dames riant au faucon perché sur leur poing, les nymphes et les déesses portant sur leur tête des fruits, des pâtés et du gibier, les Hébés et les Ganymèdes présentant à bras tendu la petite amphore...
Page 156 - C'est dans cette dépravation du sens de l'infini que gît, selon moi, la raison de tous les excès coupables, depuis l'ivresse solitaire et concentrée du littérateur, qui, obligé de chercher dans l'opium un soulagement à une douleur physique, et ayant ainsi découvert une source de jouissances morbides, en a fait peu à peu son unique hygiène et comme le soleil de sa vie spirituelle, jusqu'à l'ivrognerie la plus répugnante des faubourgs, qui, le cerveau plein de flamme et de gloire, se roule...