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IX.

SERM. arrivera à fon dernier période, s'ils appli quent ce principe aux promeffes positives qui leur ont été faites au nom de Dieu. L'Immutabilité de fes deffeins eft un fûr garant que fes promeffes feront accomplies dans le temps fixé par fa fageffe, malgré les obftacles que les circonftances femblent "opposer à leur exécution. Le Dieu fort n'eft point un homme pour mentir, ni le fils d'un homme pour fe repentir. Il l'a dit, & ne le fera-t-il point? Il l'a promis, & ne l'accomplira-t-il point? Nous ne pouvons commander qu'au moment présent. Si nous le laiffons échapper, il peut furvenir des changemens, foit dans notre propre état, foit dans la fituation des objets qui nous environnent; changemens qui contrarieront nos plus fages projets de bonheur; changemens qui rendront infructueuses toutes les promeffes que nous avons faites à nos femblables. Qu'en résulte-t-il? qu'en faisant même abstraction des inconvéniens inféparables de l'inconftance humaine, nous ne pouvons accorder aux protecteurs que nous avons fur la terre qu'une confiance

très

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très-limitée & très-imparfaite. L'homme, SER M. même au plus haut degré de la gloire, n'est qu'un rofeau qui flotte fur le fleuve du temps, & qui eft forcé d'en fuivre toutes les directions. Mais Dieu est le rocher des fiecles. Le temps eft tout en fes mains. Nul accident ne peut renverfer fes projets, nul obftacle retarder l'exécution de fes promelles. Un jour eft pour lui comme mille ans, & mille ans comme un jour. Hommes vertueux, réfugiez-vous donc, dans toutes vos viciffitudes, vers cet Être immuable, comme vers un ami fûr & fidele, votre ferme conducteur pendant le temps de votre pélerinage, & le repos éternel de votre ame après votre mort. Tous vos patrons peuvent vous délaiffer, tous vos amis peuvent mourir; mais Dieu vit éternellement : il est votre rocher ; & le Dieu très-haut eft votre Rédempteur. Il a promis qu'il ne vous abandonnera pas dans votre vieilleffe, & qu'il ne vous oubliera point quand votre force diminuera ; lors même que votre cœur défailleroit, & que votre chair tomberoit, il fera la force de votre cœur, & votre portion à Tome III.

A a

SERM. jamais. Son immutabilité eft non feulement IX. la Base de votre confiance pendant votre féjour fur cette terre, mais elle vous annonce que l'administration de ce Dieu fage & bon, durera jufqu'à la fin des fiecles. Lorsque vous ferez prêts à changer de demeure, à dire un éternel adieu à cette terre, & à toutes les fcenes qui s'y fuccedent, remettez dans une douce fécurité votre famille, vos amis, tout ce que vous avez de plus cher au monde, dans les mains de ce Dieu qui regne à jamais, & dont les yeux verront toujours le jufte avec la même complaifance. Ecriez-vous, avec David, mes jours font comme l'ombre qui s'abaiffe, & je deviens fec comme l'herbe. Mais toi, ô Eternel! tu demeures éternellement & ta mémoire eft d'âge en âge. Les enfans de tes ferviteurs habiteront près de toi, & leur poftérité fera établie devant toi.*

TELS font les avantages que les gens de bien retirent de la penfée que Dieu n'éprouve ni variation, ni aucune ombre de

Pf. c11, 12, 13, 29.

changement. Elle leur inspire les sentimens SERM: les plus affectueux, une ardente piété, une IX. crainte refpectueufe, une vive reconnoiffance. Elle leur trace un plan de conduite dont ils ne doivent jamais s'écarter; elle réprime leur légéreté, leur inconftance; elle les foutient au milieu de leurs craintes elle les confole dans leurs traverses. L'im→ mutabilité de Dieu eft la base la plus folide de leurs efpérances. Elle eft la colonne sur laquelle repofe tout l'univers. Que cette méditation importante foit donc l'objet fréquent de nos pensées. Alors elle corrigera cette folie, cette légèreté qui s'infinuent fi aifément dans le cœur humain. Et lorsque notre ame fera épouvantée, lorsqu'elle fera abattue par cette idée fublime de la Nature Divine, adouciffons-en l'éclat par la pensée qu'il nous eft permis de nous élever à cet Être immuable par le miniftere de notre Médiateur, qui, quoique revêtu de tous les attributs divins, n'eft étranger ni à la foibleffe, ni aux infirmités humaines.

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SERMON X.

Sur les AVANTAGES que la CONNOISSANCE de la RELIGION procure au GENRE-HUMAIN.

Prêché devant la Société établie en Ecoffe pour la Propagation de la Foi chrétienne.

ESAÏE, XI, 9.

On ne nuira point, on ne fera aucun dommage à perfonne dans toute la montagne de ma fainteté ; car la terre fera remplie de la connoiffance de l'Eternel, comme le fond de la mer des eaux qui le couvrent. Tous les Interpretes s'accordent à rapX. porter ce paffage d'Efaïe aux fiecles de l'évangile. Le Prophete décrit, dans les verfets qui précedent notre texte, les heureufes influences du regne du Meffie. Il prédit qu'elles s'étendront fur toute la

SERM.

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