on passe à la quantité de fer réduite au minimum dans le perchlorure de fer de la liqueur; dans le cas qui nous occupe, cette quantité est 0 gr. 06529, laquelle quantité, suivant la réaction précitéc qui montre que 166.1 d'iodure pur de potassium correspondent à 56 de fer, donne un chiffre de 0 gr. 1856 d'iodure pur contenu dans 20 centigrammes, poids de la prise d'essai. La richesse pour 100 est donc 92.80. En agissant ainsi sur différents échantillons d'iodure de potassium ou de sodium, j'ai obtenu des résultats supérieurs de 1 à 1.5 pour 100 aux résultats donnés par le procédé Personne ou en pesant le biodure de mercure correspondant à l'iodure essayé ; cela n'a rien d'étonnant, vu que, dans le procédé Personne, la coloration rouge du biiodure de mercure apparaît avant la saturation complète de l'iodure de potassium, par suite de la décomposition par l'eau de l'iodure double de mercure et de potassium; vu que, en dosant les iodures par la pesée du biiodure de mercure, on obtient un précipité qui n'est pas complètement insoluble dans l'eau de lavage. Peut-être va-t-on dire que la solution de permanganate s'altère rapidement, et que, à chaque dosage d'iodure, il sera nécessaire de la titrer comme on titre l'hyposulfite de soude, dans le procédé Falières. Je dirai simplement qu'il est vrai que la solution de permanganate s'altère très légèrement durant les premières semaines qui suivent sa préparation, en même temps qu'il se forme un léger précipité. Mais passé ces quelques semaines, elle se conserve presque indéfiniment de la même force, si l'on a soin de la tenir à l'abri de l'air et de la lumière. J'en puis denner une preuve, à ajouter à beaucoup d'autres notées par différents pharmaciens et chimistes. Je me sers, depuis environ dix-huit mois, d'une solution de permanganate à 0,50 pour 1,000, pour la recherche et le dosage des matières organiques dans les eaux, d'après la méthode du Comité consultatif d'hygiène. Dans les deux premiers mois qui ont suivi sa préparation, son titre s'est abaissé très légèrement (de au plus); depuis, je l'ai titrée à différentes reprises, et je n'ai constaté aucun changement. Il est vrai que je l'ai toujours tenue soigneusement à l'abri de l'air et de la lumière. 1 150 Deux ou trois mois après la préparation d'une solution de permanganale, on peut donc inscrire à nouveau le titre et se servir de cette solution sans avoir besoin de la titrer à chaque nouveau dosage de fer ou d'iodure. Comme conclusion, et il serait peut-être inutile de la poser, le procédé Falières ainsi modifié est très rapidement exécuté et d'une exactitude aussi rigoureuse que les analyses volumétriques de fer. PHARMACIE Sirop de groseilles artificiel ; Par M. BERNHARD, pharmacien à Étrépagny (1) (Extrait). M. Bernhard a eu l'occasion d'examiner un sirop de groseilles présentant une couleur rouge foncé, plus intense que celle du sirop du Codex; l'odeur de ce sirop était normale, et il possédait une saveur acidule faible. Agité dans un verre avec de l'eau distillée, il ne donnait une solution limpide qu'au bout de quelques minutes; on voyait, tout d'abord, se former, au fond du verre, de fines gouttelettes, qui ne se dissolvaient qu'après agitation pendant quelques minutes. Mélangé avec l'acide azotique à 1.39, dans la proportion de 1 volume d'acide pour 2 volumes de sirop, il prend une couleur plus pâle et devient bientôt jaune. Ce sont là des réactions qu'on n'obtient pas avec le sirop du Codex. Dans le but de déterminer la nature de la matière colorante, M. Bernhard a pris 50 grammes de sirop, qu'il a étendus de quatre fois leur poids d'eau distillée, puis il a ajouté de l'extrait de saturne acidulé d'acide acétique, en évitant de mettre un excès de sel plombique. Il s'est formé un précipité rougeâtre, composé de l'acide et de la matière colorante, le sucre étant resté en solution dans la liqueur surnageante, qui était incolore. Ce précipité, séparé de la liqueur par filtration, a été délayé dans l'eau et décomposé par l'hydrogène sulfuré. La solution rouge ainsi obtenue a été filtrée et évaporée au bain-marie; le résidu, soumis aux réactifs indiqués dans les traités classiques, a donné les caractères d'un dérivé de la cochenille. La même liqueur concentrée a été agitée avec une solution de chlorure de potassium à 20 pour 100; au bout de quelques minutes, il s'est formé un dépôt cristallin, soluble dans l'acide chlorhydrique, de bitartrate de potasse; donc, le sirop renfermait de l'acide tartique. L'essai saccharimétrique a été pratiqué sur la liqueur incolore obtenue après traitement du sirop par l'extrait de saturne, et M. Bernhard a constaté que la faible quantité de glucose accusée par cet examen ne dépassait pas celle qu'on rencontre habituelle(1) Bulletin n° 17 de la Société des pharmaciens de l'Eure (1891). ment dans les sirops de fruits; donc, le sirop suspect avait été préparé avec du sucre pur. Il était intéressant de rechercher les essences artificielles qui, selon M. Bernhard, déterminaient la formation des gouttelettes observées par lui en mélangeant le sirop avec de l'eau; pour cela, il eût suffi d'isoler, par des distillations fractionnées, les composés volatils (éthers, alcools, acides organiques) qui constituaient ces gouttelettes, mais la quantité de matière était insuffisante pour procéder à cette recherche. Quoi qu'il en soit, il était incontestable, pour M. Bernhard, qu'il se trouvait en présence d'un sirop artificiel, non préparé d'après la formule du Codex. CHIMIE Chimisme stomacal; dosage de l'acide chlorhydrique libre du suc gastrique, de celui qui s'y trouve à l'état de chlorures fixes et de celui qui y est combiné aux matières organiques et à l'ammoniaque; Par MM. HAVEN et WINTER. Nous avons annoncé, dans ce Recueil (année 1891, page 47), la publication d'un ouvrage de MM. Hayem et Winter, intitulé : Du Chimisme stomacal. Les auteurs de ce livre y ont décrit le procédé qu'ils emploient pour doser, dans le suc gastrique : 10 l'acide chlorhydrique libre; 2° l'acide chlorhydrique qui s'y trouve à l'état de chlorures fixes; 3° l'acide chlorhydrique combiné aux matières organiques et à l'ammoniaque. Nous avons pensé qu'il y avait intérêt pour nos lecteurs à leur faire connaître la manière d'opérer ces dosages, telle qu'elle a été imaginée par MM. Hayem et Winter. Une heure après le repas d'épreuve, qui est celui d'Ewald et qui consiste en un quart de litre d'infusion de thé noir et 60 grammes de pain blanc rassis, on retire de l'estomac, au moyen d'une sonde spéciale, une certaine quantité de liquide. On filtre trois fois ce liquide, et on en prend 5 centimètres cubes, qu'on divise exactement en trois capsules (a) (b) et (c). Dans la capsule (a), on verse un excès de carbonate de soude; on porte ensuite les trois capsules à l'étuve à 100 degrés ou au bain-marie. Après dessiccation, on porte la capsule (a) progressivement et avec précaution au rouge sombre naissant, en évitant les projec N° 1. JANVIER 1892. tions; afin de hâter la destruction des matières organiques et de diminuer l'action de la chaleur, on agite avec une baguette de verre. On cesse de chauffer lorsque la masse, ne présentant plus de points en ignition, devient pâteuse par un commencement de fusion du carbonate de soude. L'opération ne doit durer que quelques minutes et la calcination être juste suffisante pour fournir une solution incolore. Après refroidissement, on ajoute de l'eau distillée et un léger excès d'acide nitrique pur; on fait bouillir, afin de chasser l'acide carbonique; on ramène la solution à la neutralité ou même à une légère alcalinité, au moyen du carbonate de chaux ou du carbonate de soude purs. Si l'on se sert de carbonate de soude, on est averti que la limite est atteinte par une abondante précipitation, à chaud, de sels calcaires entraînant tout le charbon. On filtre au papier Berzélius; on lave le résidu à l'eau bouillante; les liqueurs étant réunies, on dose le chlore à l'aide d'une solution décinormale d'azotate d'argent, en présence du chromate jaune de potasse. Le nombre fourni, exprimé en acide chlorhydrique, représente la totalité du chlore contenu dans le liquide stomacal. La capsule (b) est soumise à une évaporation prolongée, qui doit durer une heure après la disparition de tout liquide. Pendant cette évaporation, l'acide chlorhydrique libre se trouve chassé, entraîné par la vapeur d'eau; après l'évaporation terminée, on ajoute un excès de carbonate de soude; on évapore à nouveau, et on achève comme on l'a fait pour la capsule (a). Le calcul donne la quantité totale de chlore contenu dans le liquide stomacal, moins celui qui se trouvait à l'état d'acide chlorhydrique libre, c'est-à-dire que le chiffre (b) représente le chlore contenu dans le suc gastrique à l'état de chlorures fixes et celui qui est combiné aux matières organiques et à l'ammoniaque; ab exprime la quantité d'acide chlorhydrique libre. La portion contenue dans la capsule (c) s'est également desséchée; on la calcine avec ménagement, sans y rien ajouter. On écrase le charbon, pour hâter l'achèvement de l'opération, qui, d'ailleurs, exige peu de temps. On s'arrête lorsque le charbon est devenu sec et friable. On se sert d'une capsule assez profonde, dont le fond seul est léché par la flamme et dont la partie supérieure est garantie par une toile métallique. Après refroidissement, on achève comme on l'a fait pour la capsule (a). Le nombre (c) est plus faible que le nombre (b); pendant la calcination ménagée du contenu de la capsule (c), le chlore com biné aux matières organiques et à l'ammoniaque s'est dégagé; en conséquence, le nombre (c) représente le chlore des chlorures fixes, tandis que b c représente le chlore combiné aux matières organiques et à l'ammoniaque. Appareil de laboratoire à épuisement continu; M. Boessneck fait remarquer que les nombreux appareils à épuisement continu, employés dans les laboratoires, présentent tous des inconvénients. Ainsi, la vapeur du dissolvant passe, d'abord, dans l'appareil d'extraction, avant d'arriver au condenseur; l'épuisement se fait, ainsi, forcément, à l'ébullition, ce qui est nuisible pour certaines substances. D'autre part, la circulation du liquide à travers la matière, portée à cette température, est fortement gênée. Enfin, ce mode d'extraction est impraticable pour certaines substances. B A L'appareil que décrit l'auteur présente, sur ceux construits jusqu'ici, les avan tages suivants : l'épuisement se fait à la température ordinaire; la matière à épuiser est toujours en contact avec le dissolvant; l'appareil est simple dans sa construction, facile à manoeuvrer et permet un épuisement complet. Il est représenté dans la figure ci-contre : Le dissolvant, introduit dans le ballon CA, est distillé et arrive directement dans le tube a, et, de là, dans le réfrigérant B. Celui-ci est soudé de telle façon que le liquide s'écoule dans l'extracteur C, sans être chauffé. L'extracteur est muni d'un couvercle divisé en deux parties, et l'écoulement se fait par le tube d, disposé en siphon, dès que le liquide atteint le niveau h. La solution, filtrée à travers une toile métallique ou un tampon de coton, revient ainsi dans le ballon A. (1) Journal de pharmacie et de chimie du 1er novembre 1891. |