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comment je suis servi par ce pendard-là, afin que vous ne veniez pas après me dire que je me fâche sans sujet. Vous allez voir, vous allez voir.— (A l'Olive) As-tu balayé l'escalier?

L'OLIVE.-Oui, monsieur, depuis le haut jusqu'en bas.

M. GRICHARD.-Et la cour?

L'OLIVE.-Si vous y trouvez une ordure comme cela, je veux perdre mes gages.

M. GRICHARD.-Tu n'as pas fait boire la mule ?

L'OLIVE.- Ah! monsieur, demandez-le aux voisins qui m'ont vu passer. M. GRICHARD.-Lui as-tu donné l'avoine?

L'OLIVE.-Oui, monsieur; Guillaume y était présent.

M. GRICHARD.--Mais tu n'as pas porté ces bouteilles de quinquina où je t'ai dit?

L'OLIVE.- Pardonnez-moi, monsieur, et j'ai rapporté les vides,

M. GRICHARD.-Et mes lettres, les as-tu portés à la poste?
L'OLIVE.-Peste! monsieur, j'ai bien eu garde d'y manquer.

M. GRICHARD.-Je t'ai défendu cent fois de râcler ton maudit violon ; cependant j'ai entendu ce matin. . .

L'OLIVE.-Ce matin! Ne vous souvient-il pas que vous le mîtes hier en mille pièces ?

M. GRICHARD.-Je gagerais que ces deux voies de bois sont encore . . . L'OLIVE.-Elles sont logées, monsieur. Vraiment, depuis cela, j'ai aidé à Guillaume à mettre dans le grenier une charretée de foin; j'ai arrosé tous les arbres du jardin, j'ai nettoyé les allées; j'ai bêché trois planches, et j'achevais l'autre quand vous avez frappé.

Hors

M. GRICHARD.-Oh! il faut que je chasse ce coquin-là. Jamais valet ne m'a fait enrager comme celui-ci; il me ferait mourir de chagrin. d'ici !

L'OLIVE.-Que diable a-t-il mangé?

ARISTE (le plaignant).-Retire-toi. -BRUÉYS.

LX.

JOAS ET ATHALIE.

JOSABETH (à part).

Daigne mettre, grand Dieu, la sagesse en sa bouche!

ATHALIE.

Comment vous nommez-vous?

JOAS.

J'ai nom Eliacin.

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Ce temple est mon pays: je n'en connais point d'autre ?

ATHALIE.

Où dit-on que le sort vous a fait rencontrer?

JOAS.

Parmi des loups cruels prêts à me dévorer.

ATHALIE.

Qui vous mit dans ce temple?

JOAS.

Une femme inconnue,

Qui ne dit point son nom et qu'on n'a point revue.

ATHALIE.

Mais de vos premiers ans quelies mains ont pris soin?

JOAS.

Dieu laissa-t-il jamais ses enfants au besoin?
Aux petits des oiseaux il donne leur pâture,
Et sa bonté s'étend sur toute la nature.

Tous les jours je l'invoque; et d'un soin paternel
Il me nourrit des dons offerts sur son autel.

ATHALIE (à part).

Quel prodige nouveau me trouble et m'embarrasse?
La douceur de sa voix, son enfance, sa grâce,

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Que Dieu veut être aimé ;
Qu'il venge tôt ou tard son saint nom blasphémé;
Qu'il est le défenseur de l'orphelin timide;
Qu'il résiste au superbe et punit l'homicide.

ATHALIE.

J'entends. Mais tout ce peuple enfermé dans ce lieu A quoi s'occupe-t-il ?

JOAS.

Il loue, il bénit Dieu.

ATHALIE.

Dieu veut-il qu'à toute heure on prie, on le contemple?

JOAS.

Tout profane exercice est banni de son temple.

ATHALIE.

Quels sont donc vos plaisirs?

JOAS.

Quelquefois à l'autel

Je présente au grand prêtre ou l'encens ou le sel;
J'entends chanter de Dieu les grandeurs infinies;
Je vois l'ordre pompeux de ses cérémonies.

ATHALIE.

Hé quoi! vous n'avez point de passe-temps plus doux!
Je plains le triste sort d'un enfant tel que vous.
Venez dans mon palais, vous y verrez ma gloire.

JOAS.

Moi! des bienfaits de Dieu je perdrais la mémoire ?

ATHALIE.

Non, je ne vous veux pas contraindre à l'oublier.

Vous ne le priez point.

JOAS.

ATHALIE.

Vous pourrez le prier.

JOAS.

Je verrais cependant en invoquer un autre.

ATHALIE.

J'ai mon Dieu que je sers; vous servirez le vôtre:
Ce sont deux puissants dieux.

JOAS.

Il faut craindre le mien;

Lui seul est Dieu, madame, et le vôtre n'est rien,

ATHALIE.

Les plaisirs près de moi vous chercheront en foule.

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ATHALIE (à Josabeth).

J'aime à voir comme vous l'instruisez.

Enfin, Eliacin, vous avez su me plaire;

Vous n'êtes point sans doute un enfant ordinaire.

Vous voyez, je suis reine, et n'ai point d'héritier:
Laissez là cet habit, quittez ce vil métier;
Je veux vous faire part de toutes mes richesses;
Essayez dès ce jour l'effet de mes promesses.
A ma table, partout, à mes côtés assis,

Je prétends vous traiter comme mon propre fils?

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