L'enveloppe: étonnée, et loin des matelots, Cette piece a pour titre: Elégie dans le goût ancien, et jamais titre ne fut mieux justifié. L'ode sur la jeune Captive, joint le mérite des couleurs antiques à l'intérêt d'un sujet malheureusement trop moderne. Les strophes suivantes sont un modele de grace: L'épi naissant mûrit de la faux respecté ; L'illusion féconde habite dans mon sein. Echappée aux réseaux de l'oiseleur cruel, Mon beau voyage encore est si loin de sa fin! J'ai passé le premier à peine. Au banquet de la vie à peine commencé. O Mort! tu peux attendre: éloigne, éloigne-toi; Le pâle désespoir dévore: Pour moi, Palès encore a des asiles verds, Le poëme que nous annonçons est d'un caractere plus grave. L'hospitalité, le malheur et la reconnaissance en forment l'action, en établissent l'intérêt. Ce poëme, toutà-fait antique pour la forme et pour le fond, est intitulé le Mendiant. Beaucoup d'imperfections le déparent; l'auteur serait sans doute revenu sur son premier travail, s'il n'eût été enlevé aux lettres dans ces jours déplorables où presque toutes les morts étaient prématurées. C'est surtout alors qu'André Chénier avait besoin de remonter vers l'antiquité pour y trouver à peindre des vertus. Nous avons substitué des points ou quelques lignes de prose aux morceaux que l'intérêt de l'ouvrage nous a conseillé de retrancher. Voici le début: C'était quand le printemps a reverdi les prés. Errait à l'ombre, aux bords du faible et pur Crathis, Soudain à l'autre bord Du fond du bois épais un noir fantome sort. La fille de Lycus s'épouvante; il tombe à ses genoux dans l'attitude des suppliants: Si, comme je le crois, lui dit-il, c'est le dieu de ces eaux qui t'a donné la naissance: Nymphe, souvent les vœux des malheureux humains La jeune fille se rassure un peu, et d'une voix qui tremblait encore, lui dit : : Le ciel écoute qui l'implore; Pour la douzieme fois célébrant ma naissance, Elle la supplie de l'aider à introduire l'étranger dans le palais. La vieille esclave lui promet tout. Mais cependant la nuit assemble les convives. L'encens s'exhale et vole en longs flots vaporeux, La fille de Lycus, couronnée de roses, s'assied près de son pere, qui est nommé roi du festin. Alors l'inconnu se présente : Il cherche de Lycus l'autel hospitalier. * Ce tour hellénique n'est peut-être point sans grace. L 1 égard, ou l'attention que nous devons apporter à nos propres intérêts, il serait difficile de s'imaginer une raison satisfaisante de la liberté qu'ils ont de jouir de ces avantages et d'en jouir aux dépens de nos planteurs et de nos commerçants des Indes occidentales. Toutes les fois que les négociants d'une nation obtiennent la prééminence dans un marché étranger, il faut que ce soit ou par supériorité dans la qualité des marchandises, ou par supériorité de privilége, ou par faculté de fournir les mêmes articles, à un prix plus bas que celui des autres marchands. C'est à cette derniere cause qu'il faut attribuer la prééminence exclusive des Américains dans la Méditerranée. Ils y viennent en droiture de Cuba et de St. Domingue où ils chargent. Les frais du voyage ne sont pas plus grands que pour venir des Indes occidentales en Angleterre. Si le prix de facture de leurs cargaisons est le même que celui des nôtres embarquées aux Indes occidentales, ils peuvent, par exemple, vendre à Malte au même prix que nos planteurs vendent en Angleterre. D'après notre systême colonial, nous ne pouvons porter directement à Malte les denrées de nos colonies.ll faut d'abord qu'elles viennent en Angleterre, qu'elles y soient débarquées, emmagasinées, puis rechargées pour Malte. Les frais de la traversée de chez nous jusque-là sans même y comprendre ceux de déchargement, de magasin et de rechargement, sont aussi grands que ceux de Cuba ou de St. Domingue jusqu'à cette île. Si ces frais sont de 25 pour cent, il est clair que notre systême colonial donne le même avantage de 25 pour cent aux Américains sur les marchandises coloniales que nous vendons à Malte, les Américains n'étant obligés, pour atteindre la même destination, qu'à une seule traversée, tandis qu'il faut que nous en fassions : NOUVEAUX EXTRAITS DE L'OUVRAGE DE M. GALT. Voyages en Sicile, Turquie, Malte, etc. COMMERCE DE MALTE. La faiblesse ruineuse de notre politique étrangere qui nous a jusqu'ici portés à faire des conquêtes, dans le dessein de les restituer ensuite, s'apercoit visiblement dans l'état du commerce de l'île de Malte. Dans tous les pays où les Anglais ont encore quelque accès, j'ai trouvé, dans le cours de mes voyages, que ce sont les Américains qui y fournissent des denrées coloniales. Ce sont eux qui sont en possession de commercer directement avec la Sicile et la Turquie, bien que ni le gouvernement de Sicile, ni celui de la Porte n'aient aucune correspondance réglée avec celui des Etats-Unis. J'ai pareillement trouvé que ce sont les Américains qui, venant directement de Cuba et de St. Domingue, approvisionnent le marché de Malte de café et de sucre. On dirait que, sans avoir besoin dans ces payslà d'aucune adresse diplomatique, les citoyens des Etats-Unis jouissent, dans la Méditerranée, d'aussi grands priviléges et d'une protection aussi ample, que les Anglais avec toutes leurs flottes, leurs armées et leurs plénipotentiaires. En Sicile, malgré toutes nos relations avec ce royaume, les Américains sont tout aussi respectés que nous le sommes. En Turquie, ils participent à tous les priviléges auxquels nous pourrions prétendre, et à Malte, île qui nous appartient, ils ont une part tout aussi grande que nous à toutes les immunités dont nous y jouissons. Soit que nous considérions la conduite des Etats-Unis à notre 4 A2 |