Oeuvres complètes de P. L. Courier, Volume 4

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Page 5 - Mon innocence enfin commence à me peser. Je ne sais de tout temps quelle injuste puissance Laisse le crime en paix , et poursuit l'innocence. De quelque part sur moi que je tourne les yeux , Je ne vois que malheurs qui condamnent les dieux. Méritons leur courroux , justifions leur haine , Et que le fruit du crime en précède la peine. Mais toi , par quelle erreur veux-tu toujours sur toi Détourner un courroux qui ne cherche que moi?
Page 184 - On l'accueille, on lui rit, partout il s'insinue ; Et, s'il est, par la brigue, un rang à disputer, Sur le plus honnête homme on le voit l'emporter.
Page 232 - Car ainsi estil de tout ce qui nous arrive ; quelque chose que ce soit, ou agréable, ou terrible, moins on l'a prévue, plus elle cause de plaisir ou d'effroi. Cela ne se voit nulle part mieux qu'à la guerre, où toute surprise frappe de terreur ceux mêmes qui sont de beaucoup les plus forts ; et l'on peut remarquer encore que quand deux armées se trouvent en présence, c'est durant les premiers jours que les troupes, de part et d'autre, sont le plus craintives. Au reste, disposer une troupe,...
Page 133 - Où tout autre aurait trouvé du moins quelque honneur, j'en suis pour mon argent et ma réputation; et je me tiendrai heureux s'il ne m'arrive pas pis. Croyezmoi, Monsieur, les habiles en littérature sont ceux qui, comme les jésuites de Pascal, ne lisent point, écrivent peu et intriguent beaucoup™.
Page 298 - Or, voilà ce que je veux dire : dans ce grand art de commander les hommes à la guerre, la science ne vient pas comme cela peu à peu, mais tout à la fois. Dès qu'on s'y met, on sait d'abord tout ce qu'il ya à savoir. Un jeune prince à dix-huit ans arrive de la cour en poste, donne une bataille, la gagne, et le voilà grand capitaine pour toute sa vie, et le plus grand capitaine du monde,.
Page 170 - Voilà les plaisanteries qu'il me faut essuyer. Je saurais bien que répondre ; mais ce qui me fâche le plus, c'est que je vois s'accomplir cette prédiction que me fit autrefois mon père : Tu ne seras jamais rien.
Page 170 - ... père : Tu ne seras jamais rien. Jusqu'à présent je doutais ( comme il ya toujours quelque chose d'obscur dans les oracles ), je pensais qu'il pouvait avoir dit : Tu ne feras jamais rien; ce qui m'accommodait assez, et me semblait même d'un bon augure pour mon avancement dans le monde ; car en ne faisant rien, je pouvais parvenir à tout, et singulièrement à être de l'Académie ; je m'abusais. Le bonhomme sans cloute avait dit, et rarement il se trompa : Tu ne seras jamais rien, c'est-à-dire...
Page 183 - Par là, tout s'aplanit dans la littérature; par là, cette carrière autrefois si pénible est devenue facile et unie. Un jeune homme, dans les lettres , avance, fait son chemin comme dans les sels ou les tabacs.
Page 15 - D'autres invités y sont venus, et s'en sont allés parce qu'ils n'ont pas trouvé le bal assez épuré. Toute la capacité du gouverneur et des principaux magistrats a été employée à arranger ce bal , qui définitivement n'a contenté personne. Si tu t'étais trouvée ici, aurais-tu été assez pure? Tu es de race un peu suspecte. On t'eût admise à cause de moi, qui suis la pureté même , car j'ai été pur dans un temps où tout était embrené. C'est une justice qu'on me rend : Mme de la...
Page 277 - Quant à nous, nous croyons, et nous ne cesserons de répéter que la meilleure méthode pour instruire un cheval , c'est de lui accorder quelque relâche dès qu'il a fait ce qu'on exige ; car , comme dit Simon , ce qu'un cheval fait par force il ne l'apprend, pas, et cela ne peut être beau , non plus que si on voulait faire danser un homme à coups de fouet et d'aiguillon : les mauvais traitemens ne produiront jamais que maladresse et mauvaise grâce.

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