Les romanciers naturalistes ...

Front Cover
G. Charpentier & E. Fasquelle, 1893 - French fiction - 387 pages
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 72 - L'animal végète comme la plante «; on trouve, dis-je, les rudiments de la belle loi du soi pour soi, sur laquelle repose l'unité de composition. Il n'ya qu'un animal. Le Créateur ne s'est servi que d'un seul et même patron pour tous les êtres organisés. L'animal est un principe qui prend sa forme extérieure, ou, pour parler plus exactement, les différences de sa forme, dans les milieux où il est appelé à se développer.
Page 67 - ... d'une difformité du cerveau, et que le génie soit une maladie humaine comme la perle est une infirmité de l'huître; soit que sa vie serve de développement à un texte, à une pensée unique gravée en lui par Dieu, il est reconnu qu'il n'est pas lui-même dans le secret de son intelligence. Il opère sous l'empire de certaines circonstances, dont la réunion est un mystère. Il ne s'appartient pas. Il est le jouet d'une force éminemment capricieuse.
Page 49 - O'Connell; je voudrais être le quatrième. Le premier a vécu du sang de l'Europe, il s'est inoculé des armées ; le second a épousé le globe ; le troisième s'est incarné un peuple ; moi, j'aurai porté une société tout entière dans ma tête.
Page 46 - La Chartreuse est un grand et beau livre. Je vous le dis sans flatterie, sans envie, car je serais incapable de le faire, et l'on peut louer franchement ce qui n'est pas de notre métier. Je fais une fresque et vous avez fait des statues italiennes. Il ya progrès sur tout ce que nous vous devons. Vous savez ce que je vous ai dit sur le Rouge et le Noir.
Page 72 - Il peut y avoir deux êtres parfaitement dissemblables dans un ménage. La femme d'un marchand est quelquefois digne d'être celle d'un prince, et souvent celle d'un prince ne vaut pas celle d'un artiste. L'état social a des hasards que ne se permet pas la nature, car il est la nature plus la société.
Page 266 - Mes enfants, c'est la dernière fois que je vous fais la classe. L'ordre est venu de Berlin de ne plus enseigner que l'allemand dans les écoles de l'Alsace et de la Lorraine... Le nouveau maître arrive demain. Aujourd'hui c'est votre dernière leçon de français. Je vous prie d'être bien attentifs.
Page 29 - A vous, ma sœur d'âme, je puis confier mes derniers secrets; or, je suis au fond d'une effroyable misère. Tous les murs des Jardies se sont écroulés par la faute du constructeur, qui n'avait pas fait de fondations; et tout cela, quoique de son fait, retombe sur moi, car il est sans un sou, et je ne lui ai encore donné que huit mille francs en à-compte.
Page 120 - Le côté faible de cette œuvre est le style, en tant qu'arrangement de mots, car la pensée, éminemment française, soutient la phrase. Les fautes que commet M. Beyle sont purement grammaticales: il est négligé, incorrect à la manière des écrivains du XVIIe siècle.
Page 37 - ... des raisons qui me sont opposées à l'Académie, pour ne pas vous prier avec une profonde douleur de disposer de votre influence autrement qu'en ma faveur... Si je ne puis parvenir à l'Académie à cause de la plus honorable des pauvretés, je ne me présenterai jamais aux jours où la prospérité m'accordera ses faveurs. J'écris en ce sens à notre ami Victor Hugo, qui s'intéresse à moi ". Cette lettre, très digne, indique l'importance que Balzac donnait au titre d'académicien.
Page 67 - Satan ; c'est une situation à faire rire un pulmonique expirant ; le travail est là, tenant tous ses fourneaux allumés; le silence, la solitude ouvrent leurs trésors; rien n'est impossible. Enfin, c'est l'extase de la conception voilant les déchirantes douleurs de l'enfantement. Tel est l'artiste : humble instrument d'une volonté despotique, il obéit à un maître. Quand on le croit libre, il est esclave; quand on le voit s'agiter, s'abandonner à la fougue de ses folies et de ses plaisirs,...

Bibliographic information