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PRÉFACE.

LES Lettres de Madame de Sévigné que l'on présente ici au Public, sont adressées à M. de Moulceau, Président à la Chambre des Comptes de Montpellier, qui maria Mademoiselle de Moulceau, sa fille, à M. de Girard, Conseiller en la même Chambre, dont les filles sont mortes sans enfants. Ces Lettres sont parvenues à M. le Marquis de Girard, leur cousin et leur héritier. Les originaux sont entre ses mains. Elles ont été écrites depuis l'année 1681, jusqu'en l'année 1696, où mourut Madame de Sévigné. On y a joint quelques Lettres de Cors

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binelli, son ami et de M. et Madame de Grignan : c'est ce qui compose la premiere partie de ce volume; l'autre contient des Lettres de Madame la Marquise de Simiane à M. d'Héricourt. Madame de Simiane étoit, comme l'on sait, fille de Madame de Grignan, et petite-fille de Madame de Sévigné. C'est elle dont il est question dans les Lettres de cette derniere , sous le nom de Pauline.

Le nom de Madame de Sévigné, le plus célebre de tous les noms dans le genre épistolaire, suffit pour exciter la curiofité du Public. Ses Lettres à Monsieur de Moulceau, ne nous ont point paru indignes d'elle; c'est la même délicates

se et le même naturel que l'on remarque dans tout ce qu'elle a écrit. Elle sont parsemées d'anecdotes intéressantes; celles de Madame de Simiane, qui écrivoit à la campagne, n'ont pas ce dernier avantage; mais on y trouvera beaucoup d'esprit et d'agrément.

Ce volume est fait pour servir de suite au Recueil des Lettres de Madame de Sévigné. Il seroit inutile de s'étendre sur le mérite si connu de ce Recueil. Le plus grand éloge d'un ouvrage, c'est d'être beaucoup relu; et en ce sens qui a été plus loué que Madame de Sévigné? C'est le livre de toutes les heures; à la ville, à la campagne, en voyage, on lit Madame de Sévigné. Quel livre

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1.

plus précieux que celui qui vous amuse vous intéresse et vous

,

instruit sans vous

demander

d'attention ? C'est l'entretien d'une femme très-aimable, dans

lequel on n'est point obligé de

mettre du sien; ce qui est un

grand charme pour les esprits

paresseux, et presque tous les hommes le sont, au moins la moitié de la journée.

Je sais bien que les détails historiques d'une Cour et d'un siecle qui ont laissé une grande renommée, font une partie de l'intérêt qu'on prend à la lecture de Madame de Sévigné. Mais la Cour d'Anne d'Autriche et la Fronde sont des objets très

et

curieux et très - piquants Madame de Motteville ennuie.

Madame de Sévigné raconte

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