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ans huit jours; j'attends ma fille, et elle ttend la santé de son mari, qui est déploable depuis quelque temps; mais enfin out s'est déterminé à un gros rhume ap*ellé coqueluche, quia soncours, et dont on entrevoit la fin. Je serai charmée de oir Mesdames de....; mais il faudra s'aranger: car vous savez que Belombre est Comme Marly: nous parlerons de cette affaire à fond. Vous gardez bien long-tems Madame votre sœur ; vous avez grande raison et elle aussi; quelque aimable qu'elle soit, elle gagne auprès de nous: c'est mon sincere avis. Mais qu'elle ne me fasse pas te mauvais tour de revenir à Aix quand j'en partirai: en attendant, je lui fais ma très-humble révérence. Adieu, Monsieur; j'ai plus d'envie d'avoir l'honneur de vous voir et de vous embrasser, que je ne veux vous le dire.

Et les grandes nouvelles, et les grandes morts, qu'en avez-vous dit? que de pâture pour les allées de Belombre

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LETTRE XXXΙΧ.

Du 8 Juin 1734.

MON Dieu! Monsieur, dans quelle situation devez-vous être, et Mesdames de B.; il n'y en a jamais eu de si cruelle. Je la partage de tout mon cœur, et je vous assure que cette nouvelle m'a jettée dans une tristesse dont je ne reviens point. Quelle espece de victoire où tout le monde périt. On est ici dans une peine mortelle; il n'y a point de famille qui ne soit intéressée à cet événement, et ceux qui savent leur sort sont moins à plaindre que les autres. Le courier d'aujourd'hui nous apprendra ces funestes détails. On attend des horreurs aussi du côté de l'Allemagne. Pourquoi donc tant de sang répandu? Il n'est pas possible que je vous parle d'autre chose. Je ne verrai pas tout à fait sitôt les bords de l'Euvonne; je ne pourrai guere partir que vers la fin du mois; je regagnerai ce temps en Octobre. Soyez persuadé, Monsieur, que j'ai grande envie de vous voir; soyez-le aussi de la part que je prends à vos inquiétudes; assurez-en, je vous prie, Mesdames de Dieu veuille que nous ayons tous de bounes nouvelles,

.....

LETTRE XL.

Du 12 Juin 1734

Je vous félicité, Monsieur, je vous féli cite, Mesdames; convenez que vous êtes bienheureux au milieu d'un carnage et d'une tuerie sans exemple, de ne voir pas une égratignure à votre cher enfant, à votre cher mari, à votre cher beau-frere. J'ai bien partagé toutes vos inquiétudes, je partage bien sincérement votre joie. La pauvre - Madame d'O..... étoit mourante, elle est enchantée. Mais quel combat, quelle espece de victoire ! aura-t-on le courage de chanter un Te Deum? il faue au moins que ce soit sur l'air du De profundis. Dès qu'on demande des nouvelles de quelqu'un: il est mort, voilà la réponse. Je suis en peine du petit .... donnez-m'en, je vous prie, des nouvelles; et ce pauvre C.... ô mon Dieu! et tant d'autres, et M. de M.... voilà qui est effroyable. Vous serez bien généreux de donner une larme aux malheureux, ayant pardevers vous une si grande fortune. Nous n'avons pas laissé ici de donner un grand bal la même nuit de cette nouvelle, et sous les fenêtres des afffigés. Nous sommes tout he

roïques, et nous ne nous soumettons pas aux foiblesses humaines. Adieu, Monsieur; adieu, Mesdames; jouissez tranquillement de vos prospérités et d'une bonne santé : je vous fais à tous ma très-humble révérence, j'ai bien envie d'être à Belombre.

LETTRE

XLI.

Du 25 Juillet 2734.

Le précurseur Verdun suivra de pres

cette lettre, Monsieur; il vous porte un exemplaire de celles de Madame de Sévigné, que je vous prie de recevoir comme un petit amusement que je vous présente pour les moments de loisir que vous aurez au bord du fleuve Euvone. Je n'ai cet ouvrage que depuis quatre jours, et je n'ai trouvé personne pour vous porter mon présent. Verdun va balayer, nettoyer, meubler et m'annoncer : son retour à Aix décidera de mon départ; mais à vue de pays, je crois pouvoir assurer que ce sera pour lundi 2 d'Août. Je mene ma fille, et son mari suivra de près; je mene la B..... Da.... et le Chevalier. Jettez un coup d'œil sur le château de Belombre, et voyez, Monsieur, si je puis recevoir Mesdames de.... et de la.... Il y a une im

possibilité morale, j'en suis au désespoir. Mais puisque vous disposez du palais M.... ce seroit là une bonne ressource. Enfin, réglez et arrangez le voyage; je serois bien fâchée qu'il échouât. Mais je n'y puis contribuer que de mes desirset de mon petit or-dinaire. Je donnerai de tout, hors des lits dont je n'ai point, pas même de place : vous le voyez. On dit que Madame de B.... arrive demain: est-ce au pluriel ous au singulier? et ne trouverois-je plus l'ai-mable sœur? cela seroit barbare. Mon Dieu! Monsieur, pensez-vous bien à la quantité de choses que nous avons à dire? j'en suis étouffée et pressée. Je compte les jours et les heures et les moments; et celui où j'aurai l'honneur de vous embrasser, me sera assurément bien agréable.

T

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COMMENT

Du mardi au soir 4 Août 1734

OMMENT vous appellez-vous 2

D'où venez-vous?

Quel cheval montez-vous?

Quelle riviere avez-vous passée ?

Où êtes vous arrivé? Que portiez vous??

Qui avez-vous rencontré ?

A quelle enseigne avez-vous logé?

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