LES AVENTURES DU DERNIER ABENCERAGE. PAR M. LE VICOMTE DE CHATEAUBRIAND L'AIR DE FRANCE, MEMBRE DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE. PARIS. LEFEVRE, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE DE L'ÉPERON, No 6; LADVOCAT, ÉDITEUR, QUAI VOLTAIRE. M DCCC XXX. PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION D'ATALA. On voit par la lettre précédente' ce qui a donné lieu à la publication d'Atala avant mon ouvrage sur le Génie du Christianisme, dont elle fait partie. Il ne me reste plus qu'à rendre compte de la manière dont cette histoire a été composée. J'étois encore très jeune lorsque je conçus l'idée de faire l'épopée de l'homme de la nature, ou de peindre La lettre dont il s'agit ici avoit été publiée dans le Journal des Débats et dans le Publiciste (1800); la voici : « CITOYEN, « Dans mon ouvrage sur le Génie du Christianisme, ou les Beautés de la religion chrétienne, il se trouve nne partie entière consacrée à la poétique du Christianisme. Cette partie se divise en quatre livres : poésie, beaux-arts, littérature, harmonies de la religion avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. Dans ce livre, j'examine plusieurs sujets qui n'ont pu entrer dans les précédents, tels que les effets des ruines gothiques comparées aux autres sortes de ruines, les sites des monastères dans la solitude, etc. Ce livre est terminé par une anecdote extraite de mes voyages en Amérique, et écrite sous les huttes mêmes des Sauvages; elle est intitulée Atala, etc. Quelques épreuves de cette petite histoire s'étant trouvées égarées, pour prévenir un accident qui me causeroit un tort infini, je me vois obligé de l'imprimer à part, avant mon grand ouvrage. « Si vous vouliez, citoyen, me faire le plaisir de publier ma lettre, vous me rendriez un important service. |