Atala, René, Les aventures du dernier Abencerage

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Popular passages

Page 124 - Oh! quel cœur si mal fait n'a tressailli au bruit des cloches de son lieu natal, de ces cloches qui frémirent de joie sur son berceau, qui annoncèrent son avènement à la vie, qui marquèrent le premier battement de son cœur, qui publièrent dans tous les lieux d'alentour la sainte allégresse de son père, les douleurs et les joies encore plus ineffables de sa mère! Tout se trouve dans les rêveries enchantées où nous plonge le bruit de la cloche natale : religion, famille, patrie, et le...
Page 228 - Où l'airain sonnait le retour Du jour ? Te souvient-il du lac tranquille Qu'effleurait l'hirondelle agile, Du vent qui courbait le roseau...
Page 6 - Les vignes sauvages, les bignonias, les coloquintes, s'entrelacent au pied de ces arbres, escaladent leurs rameaux, grimpent à l'extrémité des branches, s'élancent de l'érable au tulipier, du tulipier à l'alcée, en formant mille grottes, mille voûtes, mille portiques.
Page 129 - Rien ne m'a plus donné la juste mesure des événements de la vie et du peu que nous sommes. Que sont devenus ces personnages qui firent tant de bruit? Le temps a fait un pas, et la face de la terre a été renouvelée.
Page xviii - ... le grand nombre d'exemples qu'on a sous les yeux, la multitude de livres qui traitent de l'homme et de ses sentiments rendent habile sans expérience. On est détrompé sans avoir joui; il reste encore des désirs, et l'on n'a plus d'illusions. L'imagination est riche, abondante et merveilleuse; l'existence pauvre, sèche et désenchantée. On habite avec un cœur plein un monde vide, et sans avoir usé de rien on est désabusé de tout.
Page 154 - Qu'ils sont doux, mais qu'ils sont rapides, les moments que les frères et les sœurs passent dans leurs jeunes années, réunis sous l'aile de leurs vieux parents ! La famille de l'homme n'est que d'un jour; le souffle de Dieu la disperse comme une fumée. A peine le fils...
Page 164 - Rien, dit-il au frère d'Amélie, rien ne » mérite , dans cette histoire , la pitié qu'on » vous montre ici. Je vois un jeune homme » entêté de chimères, à qui tout déplaît, et » qui s'est soustrait aux charges de la société » pour se livrer à d'inutiles rêveries. On n'est » point, Monsieur, un homme supérieur, » parce qu'on aperçoit le monde sous un jour
Page 127 - Je visitai d'abord les peuples qui ne sont plus : je m'en allai , m'asseyant sur les débris de Rome et de la Grèce, pays de forte et d'ingénieuse mémoire , où les palais sont ensevelis dans la poudre et les mausolées des rois cachés sous les ronces.
Page xxii - C'est J.-J. Rousseau qui introduisit le premier parmi nous ces rêveries si désastreuses et si coupables. En s'isolant des hommes, en s'abandonnant à ses songes, il a fait croire à une foule de jeunes gens qu'il est beau de se jeter ainsi dans le vague de la vie.
Page 192 - Santa-Fé reçut l'Abencerage avec la politesse grave et pourtant naïve des Espagnols. On ne remarque chez cette nation aucun de ces airs serviles , aucun de ces tours de phrase qui annoncent l'abjection des pensées et la dégradation de l'âme. La langue du grand seigneur et du paysan est la même ; le salut , le même ; les compliments , les habitudes , les usages , sont les mêmes. Autant la confiance et la générosité de ce peuple envers les étrangers sont sans bornes , autant sa vengeance...

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