Oeuvres poetiques, Volume 2

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Garnier freres, 1883

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Page 283 - S'il est des jours amers, il en est de si doux ! Hélas ! quel miel jamais n'a laissé de dégoûts ? Quelle mer n'a point de tempête? L'illusion féconde habite dans mon sein. D'une prison sur moi les murs pèsent en vain, J'ai les ailes de l'espérance: Echappée aux réseaux de l'oiseleur cruel, Plus vive, plus heureuse, aux campagnes du ciel Philomèle chante et s'élance.
Page 282 - L'épi naissant mûrit de la faux respecté ; Sans crainte du pressoir, le pampre tout l'été Boit les doux présents de l'aurore ; Et moi, comme lui belle, et jeune comme lui, Quoi que l'heure présente ait de trouble et d'ennui, Je ne veux pas mourir encore.
Page 301 - J'erre, aiguisant ces dards persécuteurs du crime, Du juste trop faibles soutiens, Sur mes lèvres soudain va suspendre la rime ; Et chargeant mes bras de liens, Me...
Page 297 - Pâtres, chiens et moutons, toute la bergerie Ne s'informe plus de son sort. Les enfants qui suivaient ses ébats dans la plaine , Les vierges aux belles couleurs Qui le baisaient en foule, et sur sa blanche laine Entrelaçaient rubans et fleurs, Sans plus penser à lui, le mangent s'il est tendre. Dans cet abîme enseveli J'ai le même destin.
Page 261 - Fanny, l'heureux mortel qui près de toi respire Sait, à te voir parler et rougir et sourire, De quels hôtes divins le ciel est habité. La grâce, la candeur, la naïve innocence Ont, depuis ton enfance, De tout ce qui peut plaire enrichi ta beauté. Sur tes traits, où ton âme imprime sa noblesse, Elles ont su mêler aux...
Page 271 - Épuiserait Paros pour placer ton image Auprès d'Harmodius, auprès de son ami; Et des chœurs sur ta tombe, en une sainte ivresse, Chanteraient Némésis, la tardive déesse, Qui frappe le méchant sur son trône endormi.
Page 245 - L'indomptable Garonne aux vagues insensées, Le Rhône impétueux , fils des Alpes glacées , La Seine au flot royal, la Loire dans son sein Incertaine, et la Saône, et mille autres enfin Qui...
Page 304 - Nul ne resterait donc pour attendrir l'histoire Sur tant de justes massacrés; Pour consoler leurs fils, leurs veuves, leur mémoire ; Pour que des brigands abhorrés Frémissent aux portraits noirs de leur ressemblance; Pour descendre jusqu'aux enfers Chercher le triple fouet, le fouet de la vengeance, Déjà levé sur ces pervers...
Page 63 - Puis, ivres des transports qui nous viennent surprendre, Parmi nous, dans nos vers, revenons les répandre; Changeons en notre miel leurs plus antiques fleurs; Pour peindre notre idée, empruntons leurs couleurs; Allumons nos flambeaux à leurs feux poétiques; Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques.
Page 272 - C'est lui qui dut pâlir, et tes juges sinistres, Et notre affreux sénat et ses affreux ministres, Quand, à leur tribuual, sans crainte et sans appui, Ta douceur, ton langage et simple et magnanime Leur apprit qu'en effet, tout puissant qu'est le crime, Qui renonce à la vie est plus puissant que lui. Longtemps, sous les dehors d'une allégresse aimable, Dans ses détours profonds ton âme impénétrable Avait tenu cachés les destins du pervers.

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