Théatre des auteurs du second ordre ou recueil des tragédies et comédies restées au théatee Français: avec des notices sur chaque auteur, Volume 9

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1808
 

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Page 69 - Ce mélange de gloire et de gain m'importune ; On doit tout à l'honneur et rien à la fortune. Le nourrisson du Pinde, ainsi que le guerrier, A tout l'or du Pérou préfère un beau laurier. L'avocat se peut-il égaler au poète ? De ce dernier la gloire est durable et complète.
Page 232 - Stérilité de l'âme, et de ce naturel Agréable, amusant, sans bassesse et sans fiel. On dit l'esprit commun; par son succès bizarre, La méchanceté prouve à quel point il est rare : Ami du bien, de l'ordre et de l'humanité, Le véritable esprit marche avec la bonté. Cléon n'offre à nos yeux qu'une fausse lumière : La réputation des mœurs est la première; Sans elle, croyez-moi, tout succès est trompeur, Mon estime toujours commence par le cœur ; Sans lui l'esprit n'est rien ; et, malgré...
Page 231 - J'ai rencontré souvent de ces gens à bons mots , De ces hommes charmants qui n etoient que des sots ; Malgré tous les efforts de leur petite envie, Une froide épigramme , une bouffonnerie , A ce qui vaut mieux qu'eux n'ôtera jamais rien ; Et , malgré les plaisants , le bien est toujours bien.
Page 241 - Et réalisez-vous cet être imaginaire, Ce petit préjugé qui ne va qu'au vulgaire? Pour moi, je n'y crois pas : soit dit sans intérêt, Tout le monde est méchant, et personne ne l'est : On reçoit et l'on rend ; on est à peu près quitte. Parlez-vous des propos? comme il n'est ni mérite, Ni goût, ni jugement qui ne soit contredit, Que rien n'est vrai sur rien ; qu'importe ce qu'on dit?
Page 108 - Du faible, du clinquant, de l'obscur et du faux. De là, plus d'une image annonçant l'infamie : La critique éveillée, une loge endormie, Le reste, de fatigue et d'ennui harassé; Le souffleur étourdi, l'acteur embarrassé, Le théâtre distrait, le parterre en balance.
Page 103 - S'il se faut quelquefois défier quand on aime , C'est de tout ce qui peut , dans le cœur alarmé , Soulever des soupçons contre l'objet aimé. Je tiens , vous le savez , cette sage maxime De ces vers qui vous ont mérité mon estime ; De votre propre idylle , ouvrage séducteur, Où votre esprit se montre , et non pas votre cœur.
Page 234 - L'union des plaisirs, des goûts, des sentiments, Une société peu nombreuse, et qui s'aime, Où vous pensez tout haut, où vous êtes vous-même, Sans lendemain, sans crainte, et sans malignité, Dans le sein de la paix et de la sûreté : Voilà le seul bonheur honorable et paisible D'un esprit raisonnable, et d'un cœur nç sensible.
Page 187 - Qu'un seigneur de paroisse est un être sublime , Vous entretient sans cesse avec stupidité De son banc , de ses soins , et de sa dignité : On n'imagine pas combien il se respecte; Ivre de son château, dont il est l'architecte, De tout ce qu'il a fait sottement entêté, Possédé du démon de la propriété, Il réglera pour VOUS son penchant ou sa haine Sur l'air dont vous prendrez tout son petit domaine.
Page 117 - Je le suis en effet, Vous êtes un ami bien rare et bien parfait ! Un procédé si noble est-il imaginable ? Ne me trouvez donc pas, au fond, si condamnable. Nous perçons l'avenir ainsi que nous pouvons, Et sur le train des mœurs du siècle où nous vivons. Quand, à faire des vers," un jeune esprit s'adonne, Même en l'applaudissant, je vois qu'on l'abandonne.
Page 49 - L'illusion nous frappe autant que l'existence; Et, par le sentiment, suffisamment heureux, De l'amour seulement nous sommes amoureux. Ainsi le fantastique a droit sur notre hommage : Et nos feux, pour objet, ne veulent qu'une image.

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