ÉPIGRAMME. A UN ÉCOLIER INGRAT. Si ôter je te pouvois, Ce que je t'ai su apprendre, Sans cesser, Me priant de te le rendre. ÉPIGRAMME. DES AMIS. LES amis de l'heure présente ÉPIGRAMME. D'UN ENFANT DE BONNE MAISON. QUAND quelque riche fait folie, ÉPIGRAMME. A UN GENTIL COMPAGNON, QUI SENT TOUJOURS SON PAYSAN. Tu dis que tu es gentilhomme Si un rat le trouve en chemin, Que seras-tu? comme un autre homme. CHANSON POUR LES HOMMES. Si tu te plains que ta femme est trop bonne, Mais si elle est malicieuse et fiere, Si par nature elle est opiniâtre, Commande-lui toute chose à rebours; Et tu seras servi suivant le cours De ton dessein, sans frapper ni sans battre. Si elle dort la grasse matinée, C'est ton profit, d'autant qu'elle n'a pas Tel appétit, quand ce vient au repas, Si elle fait la malade par mine, Si elle est vieille ou malade sans cesse, Si tu te plains que ta femme se passe Mais si tu dis que la charge te pese Si quelquefois du vin elle se donne; ÉPIGRAMME. D'UN SOT QUI VOULOIT Blesser l'honneur des femmes. QUAND quelqu'un dit à une femme ÉPITAPHE. SUR UN QUI PLEUROIT LA MORT DU BANQUIER. NE pleure plus, tu te fais tort; АH! je ne pleure pas le mort; ÉPITAPHE D'UN RICHE DÉCÉDÉ. MARC CLAUDE DE BUTTET. Marc Claude de BUTTET, gentilhomme savoisien, de l'une des premières familles de Chambéry, fut envoyé fort jeune à Paris pour y faire ses études. Le cardinal de Châtillon, dont ses talents lui concilièrent l'estime, le présenta à la princesse Marguerite de France, qui épousa peu après Emmanuel Philibert, duc de Savoie. Buttet se trouva quelque temps embarrassé sur le choix de la profession qu'il devoit suivre; mais le mariage de sa protectrice mit un terme à son indécision. Cette alliance rendoit la paix à la France. Buttet ne consulta plus que son goût pour les lettres. Il composa un épithalame pour Marguerite et Philibert, où il avoit adroitement fait entrer l'éloge de Henri II, du cardinal de Châtillon et de plusieurs autres personnages distingués. Cependant la mort du roi, qui avoit été blessé dans un tournoi, changea ces fêtes en deuil; et notre poète, n'osant présenter son épithalame dans de si fâcheuses conjonctures, étoit prêt à le supprimer. Ses amis l'en dissuadèrent; il le présenta, et le fit imprimer (Paris, 1559, Robert Estienne). Buttet accompagna Marguerite dans les états de son mari; et, toujours favorablement accueilli à la cour de Savoie, il s'y occupa exclusivement de la poésie et des mathématiques. Ce poète vivoit encore en 1584; il promettoit alors quelques ouvrages, qui n'ont pas vu le jour. |