Le romantisme et les moeurs

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Champion, 1910 - France - 508 pages
 

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Popular passages

Page 13 - Oh ! lorsque l'ouragan qui gagne La campagne, Prend par les cheveux la montagne *" Que le temps d'automne jaunit, Que j'aime, dans le bois qui crie Et se plie, Les vieux clochers de l'abbaye, Comme deux arbres de granit ! Que j'aime à voir, dans les vesprées Empourprées, Jaillir en veines diaprées Les rosaces d'or des couvents! Oh! que j'aime, aux voûtes gothiques ^ Des portiques, Les vieux saints de pierre athlétiques Priant tout bas pour les vivants ! SONNET Que j'aime le premier frisson...
Page 104 - Venez après cela crier d'un ton de maître Que c'est le cœur humain qu'un auteur doit connaître! Toujours le cœur humain pour modèle et pour loi ! Le cœur humain de qui? le cœur humain de quoi? Celui de mon voisin a sa manière d'être; Mais, morbleu ! comme lui, j'ai mon cœur humain, moi.
Page 473 - Elle aurait voulu vivre dans quelque vieux manoir, comme ces châtelaines au long corsage, qui sous le trèfle des ogives, passaient leurs jours le coude sur la pierre et le menton dans la main , à regarder venir du fond de la campagne, un cavalier à plume blanche qui galope sur un cheval noir.
Page 111 - Ils s'étaient faits les échos de leurs sons, Ne sachant pas qu'en une chaîne immense Non pour nous seuls, mais pour tous nous naissons.
Page 392 - Nulle créature humaine ne peut commander à l'amour, et nul n'est coupable pour le ressentir et pour le perdre. Ce qui avilit la femme, c'est le mensonge. Ce qui constitue l'adultère , ce n'est pas l'heure qu'elle accorde à son amant, c'est la nuit qu'elle va passer ensuite dans les bras de son mari.
Page 478 - J'ai un amant ! un amant ! ", se délectant à cette idée comme à celle d'une autre puberté qui lui serait survenue. Elle allait donc posséder enfin ces joies de l'amour, cette fièvre de bonheur dont elle avait désespéré.
Page 491 - Je n'ai jamais commis plus de fautes que cette année, et je n'ai jamais été meilleur. Je vaux bien mieux maintenant qu'à mon temps d'innocence que vous regrettez. Autrefois, j'étais innocent; maintenant, je suis indulgent. C'est un grand progrès, Dieu le sait.
Page 27 - Elle songeait quelquefois que c'étaient là pourtant les plus beaux jours de sa vie, la lune de miel, comme on disait. Pour en goûter la douceur, il eût fallu, sans doute, s'en aller vers ces pays à noms sonores...
Page 175 - Moi, un être mystérieux, chère maître, allons donc! Je me trouve d'une platitude écœurante, et je suis parfois bien ennuyé du bourgeois que j'ai sous la peau. Sainte-Beuve, entre nous, ne me connaît nullement, quoi qu'il dise. Je vous jure même (par le sourire de votre petite-fille) que je sais peu d'hommes moins «vicieux
Page 292 - Je l'ai vu, je l'ai plaint : je le respectais, il était malheureux et bon. Il n'a pas eu des malheurs éclatants ; mais, en entrant dans la vie, il s'est trouvé sur une longue trace de dégoûts et d'ennuis ; il y est resté, il ya vécu, il ya vieilli avant l'âge, il s'y est éteint.

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