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ouverts à la lumière, qu'une mort prématurée les ferma en même temps à Adélaïde qui m'avoit porté dans son sein, et dont les traits aimables et majestueux sont encore peints sur mon visage; et au prince pieux de qui je tiens la vie, et dont les sentiments religieux seront toujours gravés dans mon cœur : Pater meus et mater mea dereliquerunt me. Mais vous, Seigneur, qui êtes le père des rois et le Dieu de mes pères, vous m'avez pris sous votre protection et mis à couvert sous l'ombre de vos ailes et de votre bonté paternelle : Dominus autem assumpsit me.

Grand Dieu! gardez donc son innocence comme un trésor encore plus estimable que sa couronne; faites-la croître avec son âge; prenez son cœur entre vos mains, et que le feu impur de la volupté ne profane jamais un sanctuaire que vous vous êtes réservé depuis tant de siècles: Custodi innocentiam. "

Voyez ces semences de droiture et de vérité que vous avez jetées dans son ame; cet esprit de justice et d'équité qui se développe de jour en jour, et qui paroît être né avec lui ; cette aversion naissante pour les artifices et les fausses louanges du flatteur; et ne permettez pas que l'adulation corrompe jamais ces présages heu1 Ps. 26. 10. 2 Ps. 36. 37..

reux de notre félicité future : Et vide æquita

tem.

1

Qu'il règne pour notre bonheur, et il règnera pour sa gloire. Que son unique ambition soit de rendre ses sujets heureux; que son titre le plus chéri soit celui de roi bienfaisant et pacifique : il ne sera grand qu'autant qu'il sera cher à son peuple. Qu'il soit le modèle de tous les bons rois, et que ce prince pacifique puisse laisser encore après lui des princes qui lui ressemblent : Quoniam sunt reliquiæ homini pacifico. Recevez ces vœux, ô mon Dieu! et qu'ils soient pour nous les gages de la tranquillité de la vie présente, et l'espérance de la future Ainsi soit-il.

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SERMON

POUR LE SECOND DIMANCHE

DE CAREM E.

SUR LE RESPECT

QUE LES GRANDS DOIVENT A LA RELIGION.

Et ecce apparuerunt illis Moyses et Elias cum Jesu loquentes.

En même temps ils virent paroître Moïse et Elie, qui s'entretenoient avec Jésus. Matth. 17. 3.

SIRE,

Ce sont les deux plus grands hommes qui eussent encore paru sur la terre qui viennent aujourd'hui sur la montagne sainte rendre hommage à la gloire et à la grandeur de JésusChrist:

Moïse, ce dieu de Pharaon, ce législateur des peuples, ce vainqueur des rois, ce maître de la nature, et plus grand encore par le titre de serviteur fidèle de la maison du Seigneur :

Élie, cet homme miraculeux, la terreur des

princes impies, qui pouvoit faire descendre le feu du ciel, ou s'y élever lui-même sur un char de gloire et de lumière, et plus célèbre encore par le zèle saint qui le dévoroit que par toutes les merveilles qui accompagnèrent sa vie.

Cependant l'un et l'autre n'avoient été grands que parce qu'ils avoient été les images de JésusChrist. Ils viennent donc adorer celui qu'ils avoient figuré, et rendre à ce divin original la puissance et la gloire qui appartiennent à lui seul, et dont ils n'avoient été eux-mêmes que comme les précurseurs et les dépositaires. Telle est, Sire, la destinée des princes et des grands de la terre. Ils ne sont grands que parce qu'ils sont les images de la gloire du Seigneur et les dépositaires de sa puissance. Ils doivent donc soutenir les intérêts de Dieu, dont ils représentent la majesté, et respecter la religion, qui seule les rend eux-mêmes respectables.

Je dis la respecter : elle exige d'eux un respect de fidélité, figuré par Moïse, qui leur en fasse observer les maximes, et un respect de zèle, représenté dans Élie, qui les rende protecteurs de sa doctrine et de sa vérité.

Fidèles dans l'observance de ses maximes; zélés dans la défense de sa doctrine et de sa vérité. Ave, Maria.

PREMIÈRE PARTIE.

SIRE, être né grand, et vivre en chrétien, n'ont rien d'incompatible; ni dans les fonctions de l'autorité, ni dans les devoirs de la religion; ce seroit dégrader l'évangile et adopter les anciens blasphêmes de ses ennemis, de le regarder comme la religion du peuple et une secte de obscurs.

gens

Il est vrai que les Césars, et les puissants selon le siècle, ne crurent pas d'abord en JésusChrist mais ce n'est pas que sa doctrine réprouvât leur état; elle ne réprouvoit que leurs vices: il falloit même montrer au monde que la puissance de Dieu n'avoit pas besoin de celle des hommes; que le crédit et l'autorité du siècle étoit inutile à une doctrine descendue du ciel; qu'elle se suffisoit à elle-même pour s'établir dans l'univers; que toutes les puissances du siècle, en se déclarant contre elle, et en la persécutant, devoient l'affermir; et que si elle n'eût pas eu d'abord les grands pour ennemis, elle eût manqué du principal caractère qui les rendit ensuite ses disciples.

La loi de l'évangile est donc la loi de tous les états; plus même la naissance nous élève au-dessus des autres hommes, plus la religion nous

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