changement de nos mœurs; rétablissons la paix de Jésus-Christ dans nos cœurs; calmons nos passions et nos ennemis domestiques: et nous verrons bientôt l'Europe calmée, les ennemis de la France apaisés, la paix rétablie partout, et un repos éternel succéder à celui d'ici-bas. Ainsi soit-il. 套 GRAND Dieu! c'est aujourd'hui qu'en faisant naître votre Fils d'une race royale, vous nous apprenez que vous ne rejetez pas les grands et les puissants, puisque vous êtes grand vous même! Répandez donc l'abondance de vos graces sur la princesse pieuse qui est ici prosternée au pied de vos autels, et que vous avez réservée à un siècle où la vertu a besoin plus que jamais de grands exemples! Laissez long-temps à votre peuple un modèle qui au milieu de la corruption de nos mœurs, honore encore la piété, et donne une nouvelle force aux vérités saintes que vous mettez dans nos bouches. Faites passer à ses augustes enfants les ver tus qui la rendent si respectable. Sanctifiez le prince illustre qu'un lien sacré lui a uni! Rendez-lui des richesses de votre miséricorde les attentions et les soins infatigables qu'il donne sans cesse au soulagement des peuples, à la paix de l'Eglise, au salut de la monarchie! Que les prières! grand Dieu! que nous vous offrons ici pour lui, trouvent auprès de votre trône le même accès, que les supplications des peuples trouvent tous les jours auprès d'un prince si humain et si bienfaisant! Prodiguez en sa faveur les trésors de la grace, comme vous lui avez déja prodigué les talents et les trésors de la nature! Rendez-le aussi saint qu'il est grand! aussi digne de vos bienfaits, qu'il est digne de nos cœurs! aussi immortel dans le livre de vie qu'il le sera dans nos histoires! Faites d'un prince selon le cœur des hom- mes, un prince selon votre cœur! Prolongez les jours de la princesse auguste à qui il doit la naissance! Conservez aux peuples leur protectrice; à la cour celle qui en est l'ornement; à tous une maîtresse plus touchée de notre amour, que de nos hommages! Et si les voeux d'un pécheur et d'un ministre indigne pouvoient être exaucés, recevez, grand Dieu! ces dernières effusions de mon cœur; et que les souillures secrètes que vous y connoissez, n'ôtent rien devant vous à la force et au mérite de ma prière. Ce court fragment est conservé à la Bibliothèque impériale, en deux feuillets, de la main de Massillon. Les six dernières lignes se lisent encore, à quelques différences près, à la fin du Sermon pour le jour de Pâques, Carême, t. iv, p. 421. |