La Chronique médicale, Volume 13

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1906 - Medicine
 

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Page 130 - Pendant les guerres de l'Empire, tandis que les maris et les frères étaient en Allemagne, les mères inquiètes avaient mis au monde une génération ardente, pâle, nerveuse. Conçus entre deux batailles, élevés dans les collèges au roulement des tambours, des milliers d'enfants se regardaient entre eux d'un œil sombre, en essayant leurs muscles chétifs.
Page 136 - ... et cet homme avançait toujours vers moi. Quand il a été tout près, j'ai vu qu'il était ivre, et non pas poursuivi. Il a passé en me jetant un regard hébété, hideux, et en me faisant une laide grimace de haine et de mépris. Alors j'ai eu peur, et je me suis jeté la face contre terre, car cet homme... c'était moi! « Oui , c'était mon spectre , Thérèse ! Ne sois pas effrayée, ne me crois pas fou. c'était une vision. J» l'ai bien compris en me retrouvant seul dans l'obscurité.
Page 131 - Alfred eut des accès de manie causés par le manque d'air et d'espace, et qui ressemblaient assez à ce qu'on raconte des pâles couleurs des jeunes filles. Dans un seul jour, il brisa une des glaces du salon avec une bille d'ivoire, coupa des rideaux neufs avec des ciseaux, et colla un large pain à cacheter rouge sur une grande carte d'Europe, au beau milieu de la mer Méditerranée. Ces trois désastres ne lui attirèrent pas la moindre réprimande, parce qu'il s'en montra consterné.
Page 134 - ... cheminée; un pétillement du feu et un jet de flamme le firent tressaillir. Par un bizarre effet de la mémoire, il se souvint tout à coup du jour où pour la première fois il s'était trouvé ainsi avec Bernerette, près de la cheminée d'une petite chambre. Je laisse à commenter ce hasard étrange à ceux dont l'imagination se plaît à admettre que l'homme pressent la destinée. Ce fut en ce moment qu'on remit à Frédéric une lettre timbrée de Paris, qui lui annonçait la mort de Bernerette.
Page 116 - ANTONIO Et si je ne buvais pas, je deviendrais enragé. LA COMTESSE Mais en prendre ainsi sans besoin... ANTONIO Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, madame, il n'ya que ça qui nous distingue des autres bêtes.
Page 348 - La vie après cent ans chez eux est encor belle. Ils lavent leurs enfants aux ruisseaux les plus froids ; La mère au tronc d'un arbre, avecque son carquois, Attache la nouvelle et tendre créature ; Va sans art apprêter un mets non acheté.
Page 475 - ... de corps aux êtres vicieux et malingres. Que résulte-t-il de cette protection inintelligente accordée exclusivement aux faibles, aux infirmes, aux incurables, aux méchants eux-mêmes, enfin à tous les disgraciés de la nature ? c'est que les maux dont ils sont atteints tendent à se perpétuer indéfiniment ; c'est que le mal augmente au lieu de diminuer, et qu'il s'accroît de plus en plus aux dépens du bien.
Page 475 - C'est que, si la force et la beauté physique ne sont plus que des avantages secondaires dans nos sociétés modernes, l'intelligence, l'adresse, l'activité, l'esprit d'industrie et de commerce y sont de la plus haute importance. L'Homme idéal de notre temps, c'est celui qui produit ; la femme idéale est celle qui conserve et qui épargne. Toute la moralité de notre époque se réduit à peu près à cela, et c'est beaucoup, il en faut bien convenir, mais cependant ce n'est pas tout. La preuve...
Page 441 - ... beaucoup de penchant à supposer qu'on l'avait dressé à la plupart des singeries que le peuple regardait comme lui étant naturelles; à la vérité, c'était une supposition. Il mourut à la hauteur du cap (j'entends celui de BonneEspérance) dans un des vaisseaux de la flotte sur laquelle j'étais.
Page 93 - Ses cheveux, qu'elle avait très-longs, furent défaits dans la lutte ; elle en entoura le bras de son père, et, tirée dans tous les sens, blessée, elle finit par attendrir ces hommes. L'un d'eux, prenant un verre, y versa du sang sorti de la tête de M. de Saint-Mart, y mêla du vin et de la poudre, et dit que si elle buvait CELA à la santé de la nation, elle conserverait son père. « Elle le fit sans hésiter, et fut alors portée en triomphe par ces mêmes hommes.

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