du vagin qu'il a observé chez une femme âgée de 53 ans. L'épithéliome pavimenteux primitif du vagin est déjà une rareté, puisque Martin, par exemple, sur 5,000 malades n'en rencontre que 4 cas, soit 0,08 p.100. Mais l'épithéliome primitif cylindrique du vagin est encore beaucoup plus rare; la pathogénie de cette forme de néoplasme est difficile à déterminer; l'auteur se range à l'opinion la plus vraisemblable, à savoir qu'il s'agit de débris épithéliaux cylindriques, restes de l'un des canaux de Müller, dont la fusion à la partie inférieure constitue le vagin. L'hypothèse d'une glande de Bartholin aberrante aux dépens de laquelle se serait développé ce néoplasme se trouve écartée, par ce fait que la tumeur siégeait sur la paroi antérieure du vagin, à 2 centim. en arrière du méat uréthral. P. LECÈNE. Aborto al quinto mese. Rigidita anatomica della bocca uterina. Incisioni profonde alla Dührssen, par J. COEN .(Rassegna di ostetricia e ginecologia, 1899.) — L'auteur rapporte un cas de rigidité anatomique du col utérin survenu chez une femme de 28 ans, primipare, au cours du 5e mois de sa grossesse; comme il y avait une hémorrhagie notable, que la femme souffrait beaucoup, que l'avortement ne pouvait se faire complètement à cause de la rigidité du col, et que d'ailleurs les moyens usuels de dilatation du col utérin étaient impossibles à pratiquer, l'auteur eut recours aux procédés des incisions latérales profondes du col, indiquées par Dührssen; il fit ensuite une crâniotomie sur le petit fœtus et parvint à l'extraire sans produire de lésions utérines. La femme guérit en quinze jours. L'auteur termine en conseillant le procédé de Dührssen en cas de rigidité anatomique du col, lorsque les autres procédés non sanglants ont échoué ou sont inapplicables. P. LECÈNE. La cura dell' estiomeno vulvare, pel Dott. G. COEN. (Rassegna di ostetricia e ginecologia, 1900). L'auteur, après avoir passé succinctement en revue les différentes méthodes de traitement jusqu'ici proposées pour guérir l'esthiomène de la vulve, expose le procédé qu'il a employé dans trois cas de cette affection. Il se sert d'une méthode analogue, dit-il, à celle qu'il emploie dans les abcès froids; il dissèque au bistouri tous les tissus malades au pourtour de l'ulcération, les résèque; reconstitue, par quelques points de suture, le méat urinaire souvent lésé; arrose la surface cruentée avec une solution glycéro-alcoolique de créosote, puis suture de façon à redonner à la vulve son aspect normal et, enfin, injecte sous la ligne de suture une solution glycéro-alcoolique d'iodoforme en laissant une sonde à demeure dans la vessie, Par ce procédé il a obtenu deux succès complets chez deux malades, et un succès partiel seulement chez une troisième. P. LECÈNE. La cura chirurgica del prolasso completo dell' utero, pel Dott. G. COEN. (Annali di ostetr. e ginecologia, no 7, juillet 1900.) L'auteur, se basant sur trois cas de prolapsus utérin complet chez des femmes jeunes, qu'il a eu à traiter, conclut en disant que: 1o Dans le prolapsus utérin complet survenant chez les femmes ou après la ménopause, on doit recourir à la colporrhaphie médiane (simple dérivé du cloisonnement du vagin), opération peu grave et qui ne fait courir aucun risque à l'opérée; dans les cas où le prolapsus est compliqué de fibrome ou de néoformation maligne, il faut faire l'hysterectomie vaginale; 2o Chez les femmes jeunes, encore réglées, atteintes de prolapsus utérin complet, on doit faire l'hystéropexie abdominale associée à des procédés variés d'autoplasties vaginales et périnéales, à l'ouverture et au drainage du cul-de-sac postérieur (suivant la méthode déjà indiquée dans ces cas par Routier). Ces opérations sont peu graves par ellesmêmes et, de plus, n'apportent pas de troubles dans les grossesses ulté rieures. P. LECÈNE. Étude clinique sur le traitement des fibromes utérins par la méthode d'Apostoli, par le Dr A. LAQUERRIÈRE (F. Alcan, 1900). L'auteur, s'appuyant sur un certain nombre d'observations, expose le manuel opératoire et les résultats du traitement des fibromes utérins par la méthode d'Apostoli. On sait que cette méthode consiste à porter dans l'utérus même des courants électriques d'intensité aussi haute que possible sans cesser d'être tolérables. L'auteur prétend qu'avec cette méthode on peut obtenir la diminution des métrorrhagies, voire même la régression des fibromes; les résultats seraient, d'après lui. durables pourvu que le traitement ait été bien appliqué et suffisamment prolongé. P. LECÈNE. La chirurgie et la médecine d'autrefois, par le Dr P. HAMONIC (Paris, 1900). — L'ouvrage est divisé en deux parties: la première comprend la reproduction et la description des instruments appartenant aux civilisations grecques et romaines; dans la seconde partie, il passe en revue les instruments appartenant à des époques plus rapprochées de nous, XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Hamonic termine par un exposé, avec gravures, des instruments et appareils inventés par lui. P. LECÈNE. Manuel d'histologie pathologique, par les professeurs CORNIL et RANVIER, publié avec la collaboration des Drs BRAULT et LETULLE, 3e édition entièrement refondue. Tome I, 1 vol. gr. in-8° avec 369 gravures en noir et en couleurs dans le texte, 25 fr. (Paris, Félix Alcan, éditeur). La troisième édition de cet ouvrage, qui est présentée aujourd'hui au publie médical, est en réalité un livre nouveau. Tout chapitre de l'histologie pathologique est précédé du chapitre de l'histologie normale nécessaire à sa compréhension. Les descriptions des lésions à l'œil nu et au microscope ont subi peu de changements. Mais les additions sont nombreuses pour ce qui concerne la médecine expérimentale et la compréhension générale de la pathologie. C'est ainsi que le chapitre des parasites comprend un exposé succinct des microbes pathogènes pour l'homme, et que la révolution opérée par Pasteur trouve son nécessaire écho dans la plupart des descriptions d'histologie pathologique. Pour mener à bien leur entreprise, MM. Cornil et Ranvier ont fait appel à un certain nombre de collaborateurs : c'est ainsi que le premier volume contient, après les généralités sur l'histologie normale et pathologique et sur l'inflammation, rédigées par eux-mêmes, des chapitres sur les tumeurs par M. Brault, sur les parasites par M. Fernand Bezançon, sur les os et les articulations par M. Maurice Cazin. Bien que dû à une collaboration, ce livre est homogène et inspiré par une direction unique, car tous les collaborateurs parlent le même langage et ont tous puisé leur instruction pratique dans les laboratoires dirigés par MM. Cornil et Ranvier : ils appartiennent, en un mot, à la même famille scientifique. Aussi cette édition, si différente qu'elle puisse paraître, est néanmoins la descendante directe et rajeunie de celle de 1881. Elle est enrichie de gravures nouvelles, nécessaires à la compréhension du texte. Elle trouvera sans aucun doute auprès du public médical le même accueil favorable que ses deux aînées. L'ouvrage complet comprendra 4 volumes. Le tome II de cet ouvrage paraîtra dans le courant de l'année 1901. VARIÉTÉS JUBILÉ DU PROFESSEUR SNEGUIREFF Les amis et les élèves du Dr Sneguireff, aujourd'hui professeur émérite d'obstétrique et de gynécologie à l'Université impériale de Moscou, ont célébré, le 13 décembre dernier, le trentième anniversaire de sa brillante carrière scientifique et professorale. Né à Moscou en 1847, inscrit à la Faculté de médecine de cette ville en 1865, Sneguireff y fut d'abord prosecteur, puis assistant à la division gynécologique de la maison des Enfants-Trouvés. Ses études terminées, il entreprit en 1874 un voyage à l'étranger afin de s'initier auprès des Lister, des Péan et des Spencer Wells à l'antisepsie et à la chirurgie naissante de l'abdomen. Attaché, à son retour, à l'Université moscovite, il y obtint la direction d'une petite division de gynécologie à la clinique de Sacharine, ouvrit une clinique privée, et peu après organisa les sections gynécologiques de deux hôpitaux. En 1889, grâce à la libéralité d'un marchand de Moscou, Morosoff, il put doter l'Université d'une clinique gynécologique spéciale de 40 lits. En 1895 il y ajouta, grâce à la générosité d'un de ses amis reconnaissants, M. Schelapoutine, un nouvel institut gynécologique de 25 lits. Cette organisation matérielle supérieure, que nous avons admirée en 1897, développa à tel point la pratique gynécologique de Sneguireff, que depuis dix ans il compte plus de 1,200 laparotomies. Ses principales publications ont trait à l'hydrothérapie en gynécologie, spécialement aux injections chaudes et à l'irrigation continue; aux bains de soleil ; à l'emploi de la vapeur d'eau; à la laparotomie et spécialement à la myomotomie; à la restauration du vagin par transplantation rectale, etc. Son œuvre capitale est une monographic sur les Hémorrhagies utérines dont l'un de nous a rédigé en 1886 une édition française avec préface du professeur Pinard. La troisième édition vient de paraître. Augmentée, enrichie de 10 planches et de 300 figures, elle est en réalité un Traité complet de gynécologie, bien qu'elle porte ce titre : « Hémorrhagies utérines, étiologie, diagnostic, traitement. Méthode d'exploration, anatomie et chi rurgie des organes génitaux de la femme, avec les résultats de 1,000 laparotomies. » C'est le reflet de trente années de pratique gynécologique. Depuis vingt-cinq ans il est passé par les mains de Sneguireff plus de 6,000 médecins qui ont étendu à toutes les régions de l'empire les bienfaits de sa pratique. Opérateur-né il « laparatomise et enseigne même durant ses vacances qu'il prend, depuis vingt ans, aux environs d'Alexin. « Car, disait-il à l'un de nous, un jour qu'il traitait ses amis dans sa coquette et hospitalière « isba» de Moscou, je suis comme le violoniste il me faut répéter la gamme tous les jours pour ne point faire de fausses notes. J'ai donc bâti là-bas un petit hôpital avec 10 lits d'hommes et 10 lits de femmes. Ils ne chôment jamais; et cela me permet de faire bénéficier de ma déjà vieille expérience entre deux séances de pêche les malades et les médecins du voisinage. » Ce rapide curriculum vitæ montre assez ce que sont, en Sneguireif, le praticien et l'homme de science. Nous qui lui sommes liés pour employer ses propres expressions « d'une amitié qui a déjà bien duré plus de la moitié des trente années dont l'anniversaire vient de sonner », nous pouvons dire que le cœur est, chez Sneguireff, à la hauteur de l'habileté manuelle et de l'activité cérébrale. Quant à ses sentiments pour notre pays, une citation, vieille de quatorze ans, permettra de les juger: «En faisant paraître, écrivait-il en 1886, une traduction française de mon Traité des hémorrhagies utérines, je me suis laissé guider par les considérations suivantes les médecins étrangers sont peu familiarisés avec la langue russe, tandis que la langue française est universelle. En second lieu, la nation française a fait beaucoup pour la civilisation russe; pour tout ce qui touche à la médecine, par exemple, nous avons ici largement puisé aux œuvres du génie français. En ma qualité de médecin russe, je désire donner un haut témoignage d'estime à une nation qui a tant fait pour le genre humain. >> A l'occasion de la fête jubilaire du 15 décembre passé, nous joignons nos félicitations pour l'oeuvre déjà accomplie et nos souhaits pour l'avenir à ceux des élèves de notre ami Sneguireff, de la clinique Baudelocque, et de la Société d'obstétrique, de gynécologie et de pædiatrie de Paris. H. VARNIER. H. HARTMANN. |