comme conclusion générale, l'auteur écrit : « Pour moi sauf à modifier cette appréciation si l'observation ultérieure m'y conduit il ne me paraît pas que l'anesthésie par la cocaïnisation intra-spinale doive prendre place en chirurgie comme méthode générale d'anesthésie - mais qu'elle est appelée à y être utilisée quand, par suite de contre-indications spéciales, les autres méthodes devront être écartées. Or, les malades qui ne peuvent être soumis à l'un des trois anesthésiques habituels, protoxyde d'azote, chloroforme, éther, sont très rares (1).» S. MARX a expérimenté la cocaïnisation sous-arachnoïdienne, avec une solution fraîche à 2 p. 100, sur 27 parturientes. Il a observé chez ces femmes les phénomènes constatés par Bier, c'est-à-dire la persistance des contractions utérines, devenant indolores, mais seulement pendant un certain temps. Aussi, en raison de la durée passagère de l'analgésie et des risques qu'entraînerait la réitération multiple de l'injection, convient-il de n'y recourir qu'à une certaine période de l'accouchement : quand le col est au 3/4 dilaté chez les multipares ; à la dilatation complète chez les primipares. Contre les symptômes pathologiques (nausées, vomissements, céphalée, sueurs, etc.) il a recours aux injections de nitro-glycérine seule ou combinée. à la morphine, etc. Hugo Ehrenfest tout en considérant que les faits publiés sont des plus intéressants, regrette de ne pas trouver plus de détails. dans les observations. Il fait remarquer que sur les 21 cas d'une première série de Marx, on a appliqué 7 fois le forceps, que sur les 6 de Kreis on y a eu recours 3 fois. Sur une deuxième série de 19 accouchements à la cocaïne, Marx a employé 9 fois le forceps. On est frappé, à la lecture de ces travaux, de la fréquence des interventions opératoires et l'on en vient à se demander si la cocaïne n'entrave pas le travail; on dit bien que les contractions utérines persistent, mais ont-elles la même vigueur; et du reste la contraction des parois abdominales, aide puissante dans l'accouchement, disparait à la suite de l'injection de cocaïne, (1) The Med. News, 1900, no 19, p. 722. autant de raisons qui expliquent peut-être la fréquence avec laquelle on a eu recours au forceps dans l'accouchement à la cocaïne. Des observations bien prises pourront seules nous éclairer sur ces divers points. Si l'injection de cocaïne obligeait à recourir fréquemment au forceps, cela suffirait pour la faire rejeter, les accidents post-puerpéraux ou gynécologiques étant plus fréquents après les accouchements artificiels qu'après les normaux, malgré les précautions aseptiques ou antiseptiques. Resterait à analyser les deux contributions de Doléris et celle de Dupaigne. La première communication de Doléris date du 17 juillet 1900 et est basée sur 5 cas, tandis que la seconde comporte un ensemble de 25 observations (1). Cette dernière communication, faite à la Société d'obstétrique, de gynécologie et de pædiatrie de Paris, a été analysée ici même, ainsi que les remarques, avec réserves, qu'elle a suggérées au professeur Pinard. Quant au travail de M. Dupaigne, inspiré par Tuffier, le lecteur le trouvera dans ce numéro même du journal. Ces deux derniers auteurs sont, d'ailleurs, très favorables au nouveau procédé anesthésique. INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES BIER. Versuche über Cocainisirung des Ruckenmarkes. Deutsch Zeitsch. f. Chirurg. Bd LI, p. 361. BUMM et O. KREIS. Cent. f. Gyn., 1900, no 28. CADOL (E.). L'anesthésie par les injections de cocaïne sous l'àrachnoïde lombaire. Th. de Paris, 1900, Steinheil. p. 554. CORNING. New-York med. J., 1885, vol. XLII, p. 483. (1) Tout récemment Doléris a fait à la Société d'Obstétrique, de Gynécologie et de Pédiatrie de Paris une nouvelle commnnication. Sa statistique s'est augmentée de « 20 cas avec des résultats semblables ». Mais, dans le but d'assurer la terminaison de l'accouchement avant la fin de l'analgésie, il propose « d'abréger notablement par l'adjonction de la dilatation artificielle du vagin et du périnée au moyen d'un ballon ad hoc ». Nous faisons toutes réserves au sujet de cette tendance à a l'accouchement artificiel » substitué au « naturel ». H. V. DOLERIS et MALARTIC. Comptes rendus de la Soc. d'obst., de gyn. et de pæd. de Paris, t. II, 1901, p. 279. DUPAIGNE. Annales de gynéc. et d'obst., janvier 1900, p. 44. EHRENFEST (HUGO). A few remarks on the use of medullary narcosis in obstetrical cases. Med. Record, 22 décembre 1900, p. 967. GOLDAN (0.). Some observations on anesth. by intraspinal injections of cocaïne. The med. News, 1900, no 19, p. 719. LEGUEU et KENDIRDJY. De l'anesthésie par l'injection lombaire intrarachidienne de cocaïne et d'eucaïne. Presse médic., 1900, no 89, p. 299. MANEGA (U.). La Riforma medica, 1900, no 11, p. 110; no 11, p. 122. La Riform. med., décembre 1900, p. 697. MARX (S.). Medullary narcosis during labor. Med. Record, octobre 1900, p. 521 et Philadelphia medical Journal, 10 novembre 1900. MORTON. Is the subarachnoïdean injection of cocain the preferable anesthesia below the diaphragm? Pacific med. J., 1900, no 11, p. 801. MURPHY (J.). Further experience with subarachnoïdean injections of cocain for analgesia in all operations below the diaphragm. The med. News, 1900, no 19, p. 722. RUSCA. Les injections intra-rachidiennes de cocaïne, etc. Revista de Ciencias medicas, Barcelone, 25 juin 1900, TUFFIER. Semaine médicale, novembre 1899, p. 389; mai 1900; août 1900, p. 262; décembre 1900, p. 423; Presse médicale, novembre 1900, p. 323. TUFFIER et HALLION. Mécanisme de l'anesthésie par injections sousarachnoïdiennes de cocaïne. La Presse médicale, décembre 1900, p. 191. VILLAR (F.). De l'anesthésie chirurgicale médullaire, etc. Gazette hebdom. des sc. méd. (Bordeaux), 1900, no 47, p. 557; no 48, p. 576. WALLACE LEE. Subarachnoidean injection of cocain as a substitue for general anesth., etc. Saint-Louis Med. Rev., octobre 1900, p. 285. REVUE ANALYTIQUE Examen au point de vue chirurgical des états inflammatoires des trompes de Fallope et de leurs complications, par AUGUSTUS PECK CLARKES (de Cambridge Boston, Massachusetts, U. S. A.). Au cours de la discussion sur les états inflammatoires des trompes, et en particulier sur les salpingites, l'auteur note qu'il a constaté assez fréquemment dans sa pratique, dans le cas d'exsudation suppurée, le passage, à travers une solution de continuité, du pus dans l'anse sigmoïde du côlon ou dans le rectum. En plusieurs de ces cas où, dans le but d'enlever la collection suppurée, on se résolut à une cœliotomie, il reconnut qu'on pouvait, après incision de la trompe devenue adhérente, disposer le péritoine autour de l'ouverture intestinale de façon à constituer un canal sûr de drainage, aboutissant à l'orifice abdominal, et évitant la contamination de la grande cavité péritonéale. Le procédé consiste à décoller le péritoine pariétal sur une certaine étendue et à le disposer en canal, la surface épithéliale de la séreuse étant tournée en dehors. La fixation du canal est assurée par l'emploi de sutures aseptiques, de substance animale. L'auteur rapporte des cas, tirés de sa pratique personnelle, de pyosalpinx et de salpingites combinées avec des appendicites et sous leur dépendance. Ces associations pathologiques s'étaient produites dans des cas où l'appendice vermiforme était anormalement long, filiforme, et où il avait contracté des adhérences avec l'épiploon et avec les annexes de l'utérus. Et elles avaient nécessité l'exérèse de l'appendice, comme temps préalable de la cure complète du pyosalpinx. L'auteur préfère la laparotomie à l'incision vaginale, parce qu'elle permet de mieux voir les modifications pathologiques pelviennes, de libérer plus aisément les adhérences; de cautériser, désinfecter plus sûrement, et, le cas échéant, d'enlever les trompes de Fallope. Assez fréquemment, il lui est arrivé de trouver l'une des trompes, suppurée, située haut dans le bassin, alors que l'autre trompe, atteinte également d'un processus de suppuration, était prolabée dans le Douglas. L'auteur a également observé que, dans quelques cas de lésions tuberculeuses de l'ovaire, il avait suffi d'une résection partielle de l'organe pour rétablir tout à fait la santé du sujet. Les cas de grossesse survenue consécutivement au traitement conservateur chirurgical des états inflammatoires, avec suppuration, de l'oviducte n'ont pas été rares. Désinfection, drainage et ignipuncture ont fourni les meilleurs résultats dans les cas où le pus avait en grande partie perdu ses caractères septiques. En beaucoup de cas où l'on s'est appliqué, par une méthode bien appropriée, à assurer le drainage, les risques de contaminer la cavité péritonéale en opérant à travers une incision abdominale, n'ont pas paru aussi sérieux qu'on a coutume de les envisager. On peut procéder avec sécurité au curettage intra-utérin comme traitement complémentaire, lorsque les symptômes acquis de la phlegmasie tubaire se sont amendés. BIBLIOGRAPHIE Zür Etiologie der Uterusmyome, par von V. GOTTSCHALK. (Samml. klin. Vorträge, 1900, n° 275.) - Dans ce travail, Gottschalk revient sur cette opinion qu'il a déjà soutenue antérieurement que la surnutrition de l'utérus et les lésions qui peuvent atteindre les parois de ses artères sont des facteurs essentiels de la genèse des myomes. Il ajoute que sur 115 malades atteintes de myomes qu'il a personnellement observées, 32, c'est-à-dire 27,5 p. 100, avaient eu des infections variées; 17 de ces infections avaient été locales (puerpérales ou autres), 15 seulement des infections générales (fièvre typhoïde, variole, diphtérie, malaria, syphilis). Il remarque également que le célibat a une influence manifeste sur le développement des myomes; sur 28 femmes atteintes de myomes, 17 étaient en effet vierges (hymen intact, vagin court), c'est-à-dire 60,5 p. 100. Enfin il ajoute que ses observations lui ont permis de constater de nouveau que les myomes étaient héréditaires dans certains cas 9,5 p. 100 de sa statistique. P. LECÈNE. Heisse Bäderbehandlung zür Bekämpfung der klimaterischen Wallungen, par D. GOTTSCHALK. (Deut. Medic. Wochenschrift, 1900, p. 23.) - Dans cette note, Gottschalk étudie le traitement des troubles généraux occasionnés par la ménopause; les bains chauds à une température de 32 à 33° R. et d'une durée de vingt minutes environ lui ont donné de bons résultats, surtout pour combattre les « bouffées de chaleur »>, si pénibles pour les femmes au moment de la ménopause, normale ou anticipée. Il pense que l'on peut trouver l'explication physiologique de ces résultats dans la vaso-dilatation cutanée qui se produit dans le bain tiède, vaso-dilatation qui a pour effet de faire baisser la pression artérielle généralement augmentée, d'après Gottschalk, chez les femmes au moment de la ménopause. P. LECÈNE. Un caso di Epitelioma cilindrico primitivo della vagina, par H. PINNA-PINTOR. (Giornali della R. Accad. di medic. di Torino, 1900, no 5.) — L'auteur rapporte un cas d'épithéliome cylindrique primitif |