démontré dans ce pays où plusieurs races sont rassemblées, et où elles ont perdu ce qui, dans leur pays propre, était le caractère de la race sous le rapport du développement de la puberté. En Hongrie, où plusieurs races se trouvent réunies, et où les caractères propres à la race persistent, se conservent, on constate aussi, dans la même région, sous la même latitude, chez des peuplades de races diverses, des différences sous le rapport du développement de la puberté. Il n'en est pas de même dans notre pays, où l'émigrant ne conserve pas les coutumes de sa race, de sa nationalité, et où il s'identifie avec la population autochtone. Aussi, avec le changement dans les habitudes, dans l'état mental et social, se produit un changement dans le développement de la puberté quoique, sous d'autres rapports, les caractères se conservent. Bien qu'on ait cité les juifs comme offrant un exemple évident de la puissance de ce facteur, « la race », et de sa persistance en dépit de tous les changements de résidence, cette particularité ne se maintient qu'avec le concours persistant de toutes les autres conditions, habitudes, mode de vie, état social. De même, l'influence du climat, qu'on a de tout temps tenu pour un facteur important dans la détermination du moment de la puberté, est sujette à variations; elle est également subordonnée à plusieurs conditions, et dominée par l'influence du stimulus nerveux et de l'état mental la puberté est plus précoce chez les Françaises du Canada que chez les jeunes filles habitant la France, et cela, bien que le climat soit plus rude et plus froid; abstraction faite de cette condition, nous constatons un développement plus précoce par la raison que le stimulus mental est plus vif, que la vie nerveuse est plus intense sur le continent américain. : On peut accorder à l'état social une grande importance quand il s'agit d'apprécier certaines conditions dans les pays européens; cela est démontré par tous les observateurs de ces contrées avec une concordance admirable dans les résultats. Mais l'influence de l'état social est minime aux États-Unis, comme il ressort de la comparaison de l'âge moyen de la première menstruation dans la clientèle de la pratique privée et dans la clientèle des dispensaires. Tilt dit que la précocité est le résultat du relâchement et de l'affaiblissement de l'organisme par l'excès du confort, la débauche, les habitudes trop raffinées et débilitantes des civilisations trop avancées. A la vérité, ce sont bien là des conditions qui tendent à hâter le développement de la puberté, mais aucune d'elles ne possède une influence prépondérante, capitale. Chacune d'elles mérite d'être prise en considération; mais de toutes, la plus importante, c'est l'influence nerveuse: c'est l'état mental, le développement mental, l'activité mentale, le stimulus nerveux, qui représentent le facteur prédominant, essentiel parmi les conditions qui influent sur l'établissement de la puberté. Age de la 1re menstruation aux Etats-Unis (12,047) cas. Age de la 1re menstruation en Europe (1,449) cas. De Boismont.. Paris .. Leudet....... Rouen. Krieger. Berlin.. Mayer. Berlin... Ravn Danemark. . . . Weber. 1.000 13.55 14.35 ..... 14.9 14.5 1.200 13.6 14.5 14.84 14.8 1.178 13.7 550 14.1 15.5 16.8 4.250 15.23 16.5 4.000 14.25 15.5 St-Pétersbourg.. 2.371 14.5 ..... 16.52 16.5 16.5 15.5 ANESTHÉSIE RACHIDIENNE PAR LA COCAINE APPLIQUÉE AUX ACCOUCHEMENTS Par le Dr J. Dupaigne. Je me suis occupé, depuis le mois de février 1900, de l'application aux accouchements de l'anesthésie rachidienne par la cocaïne. Mon maître, M. Tuffier, m'en a donné l'idée et a lui-même dirigé et conseillé mes recherches. J'ai d'abord vérifié sur les animaux la possibilité et l'innocuité du procédé. A priori, deux conditions sont indispensables pour obtenir un résultat l'indépendance de la contraction utérine et l'extension de l'anesthésie aux douleurs propres à cette contraction. Car il était à prévoir, d'après les observations de la chirurgie générale, que les autres douleurs pelviennes et périnéales seraient abolies. L'anesthésie rachidienne, si elle altère dans une proportion variable la contraction volontaire des muscles, respecte complètement la contraction utérine. L'indépendance des ganglions nerveux rend compte de ce fait. De diverses expériences possibles, je citerai la suivante, facile à répéter: On injecte à une lapine pleine, proche du terme, une dose quelconque, même exagérée, 1 à 2 centigr. par exemple, produisant une intoxication grave. On trouve facilement le canal lombaire en piquant au niveau de l'angle supérieur du bord postérieur d'une apophyse épineuse. Ce point correspond à l'espace situé au-dessous de la vertèbre suivante. |