est vide, l'urèthre perméable. Le foetus présentait en outre de nombreuses malformations (hémicéphalie, parties génitales externes rudimentaires, inversion totale des viscères, doigts surnuméraires). OBSERVATION DE GUÉNIOT. Femme de 39 ans, VIIIpare. Le père est son neveu, absinthique; plusieurs des enfants son nés avec des vices de conformation et sont morts; un seul survit. L'extraction du foetus, sujet de l'observation de Guéniot, fut très difficile, mais ne semble pas avoir nécessité d'intervention instrumentale (il n'en est pas fait mention). Le foie était constitué par deux cavités kystiques renfermant, celle du lobe droit, 80 grammes, celle du lobe gauche, 40 grammes de liquide limpide citrin coloré en jaune. Les cavités kystiques ressemblent aux cavités ventriculaires du cœur : « ce sont des piliers, des colonnes d'aspect charnu, des languettes d'apparence aponévrotique qui simulent les mêmes parties du myocarde ». Le parenchyme hépatique environnant semble sain. Les deux reins sont d'un volume exagéré (3 fois le volume normal). Enfin le fœtus cumulait une série de vices de conformation (anencéphalie, absence des organes génitaux externes, 6 doigts à chaque main, 6 orteils à chaque pied). Ces deux observations sont donc de tous points analogues à la nôtre. A vrai dire, celle de Guéniot manque de détails au sujet du rein. Guéniot ne parle que de leur excès de volume (3 fois le volume normal); il est bien légitime de supposer qu'il s'agissait de gros reins polymicrokystiques. Nous regrettons également que dans l'observation de Guéniot, comme dans celle de Witzel, il n'ait pas été fait d'examen microscopique du foie et des reins. Quoi qu'il en soit, les trois faits de Witzel, de Guéniot et le nôtre doivent être rapprochés; ils rentrent dans le cadre de la maladie kystique congénitale. Nous compléterons ultérieurement cette étude par celle de l'histogenèse de la maladie kystique, congénitale. REVUE GÉNÉRALE INFECTIONS PUERPÉRALES ET SÉRUM DE MARMOREK L'utilité du sérum de Marmorek dans le traitement des affections puerpérales, en dépit des contributions scientifiques importantes qu'il a pour lui, est toujours bien discutée. Et cela se conçoit, étant données les grosses difficultés dont est entouré ce mode de traitement. L'origine fondamentale des accidents puerpéraux n'est pas unique : elle est tout au moins sous la dépendance de germes divers, de germes associés, et si, de beaucoup, le streptocoque est le plus souvent en jeu, n'est-on pas arrivé, vu la bizarrerie et la diversité des résultats expérimentaux, tant en clinique que dans le domaine de l'expérimentation pure, à admettre des streptocoques doués de qualités différentes? En pratique, que de difficultés ! Il faudrait réussir à simplifier le diagnostic bactériologique de chaque cas puerpéral et à disposer d'un sérum efficace et non dangereux, applicable tout particulièrement aux accidents puerpéraux dont l'examen bactériologique aurait révélé la nature. Comme on est loin du but, à l'heure actuelle ! Pour un petit nombre de cas dans lesquels le diagnostic a pu être scientifiquement établi, combien d'autres pour lesquels le sérum antistreptococcique a été vraiment employé de façon empirique, sans examen bactériologique préalable, sans même examen clinique attentionné,- uniquement parce qu'il y avait des accidents comme, à certain moment, on s'armait immédiatement de la curette. Aussi ne faut-il pas s'étonner si les jugements sur l'efficacité du sérum antistreptococcique sont contradictoires. N'ont-ils pas tenu souvent au simple hasard d'un emploi opportun ou non, et le plus souvent risqué, de cette méthode thérapeutique ? En tout cas, un jugement définitif ne saurait être justifié. Il convient donc encore de rassembler des éléments valables d'appréciation; aussi, allons-nous analyser longuement un consciencieux travail de Blumberg sur la question (1). Après un très court aperçu sur les communications de Marmorek et plutôt une simple allusion aux divers travaux parus en France, en Angleterre et en Amérique sur la sérothérapie antistreptococcique, l'auteur fait la remarque qu'en Allemagne, l'expérimentation dans ce sens a été rare. Seul, Savor, de la clinique de Chrobak (Vienne), a fait une communication basée sur 15 cas d'affections puerpérales traitées par le sérum de Marmorek. D'autres observateurs ont publié seulement des cas isolés. Savor a traité en tout 15 cas, dans lesquels le streptocoque fut isolé des lochies recueillies dans l'utérus puerpéral, et cultivé. A ces cas d'infections puerpérales, il faut ajouter un cas d'érysipele chez une accouchée. Les résultats du traitement. par le sérum antistreptococcique, dans ces faits, furent: 1° échec dans 6 cas; 2° résultat douteux dans 5 cas; 3° influence paraissant favorable dans 5 cas, dont 1 seulement, à la vérité, très grave. Savor, en conséquence, déclare qu'il ne saurait parler des propriétés spéciales du sérum : « que, toutefois, il n'a pas observé des effets fâcheux dus aux injections, comme on en a signalé. Aussi conseille-t-il de poursuivre les recherches, le traitement ne lui paraissant pas dénué d'avenir ». Le but du travail actuel, écrit Blumberg, est d'exposer les observations qu'il a faites à l'Universitäts Frauenklinik de Leipzig, sur 12 malades puerpérales traitées par le sérum (1) Berliner klinische Wochensch., 1901, no 5, p. 132; no 6, p. 171. antistreptococcique de Marmorek. Dans l'observation de ces faits, il s'est appliqué à : 1o bien apprécier la valeur curative de la sérothérapie; 2° noter très exactement les effets secondaires du sérum; 3° découvrir les conditions capables de prévenir les effets secondaires du sérum. Sous le rapport du choix des cas, il souligne que, systématiquement, on a écarté du traitement sérothérapique les cas légers; qu'en fait, on n'a traité, en général, que des états dans lesquels la fièvre persistait depuis longtemps, sans tendance à cesser. D'autre part, dans tous les cas, sauf dans un compliqué de déchirure du périnée du 3e degré, les lochies prises dans l'utérus furent soumises à un examen bactériologique soigneux (méthode de Doederlein). En tout, on Résultats de l'examen bactériologique. recueillit des lochies chez 10 accouchées : a) dans 1 cas, il y avait exclusivement un diplocoque aérogène anaérobie; b) dans 4, une infection mixte, streptocoques les uns aérobies, les autres anaérobies; c) dans 2, lochies stériles; d) dans 2, infection streptococcique pure. Résultats de l'injection de sérum. — a) Dans le 1er cas (infection pure par des diplocoques anaérobies), comme il fallait s'y attendre, le résultat du sérum fut nul. La femme, d'ailleurs, guérit. Le cas étant grave, l'injection de sérum avait été immédiatement faite, dans l'intention de ne pas perdre de temps. b) Des 4 faits dans lesquels il y avait infection mixte avec streptocoques, l'un doit être écarté, celui d'une accouchée qui, après quatre semaines de maladie, partit guérie, n'ayant reçu qu'une injection. Des trois autres accouchées, 2 moururent (obs. II et III). Dans les lochies de l'une d'elles, il y avait des bacilles, des streptocoques et autres cocci; dans les lochies de l'autre, des bacilles et des streptocoques anaérobies. Chez cette dernière malade (cas III), le traitement ne fut institué que tardivement, alors que l'infection, d'ailleurs sévère, datait déjà de sept semaines. Chez la quatrième malade (obs. IV), qui quatre jours consécutifs présenta des températures vespérales entre 39° et 39°,6, la température commença de tomber après l'injection et redevint normale après trois jours. c) Les deux femmes, dont les lochies s'étaient montrées stériles à l'examen bactériologique, guérirent. Chez l'une d'elles qui avait de la fièvre depuis cinq jours, l'injection fut suivie, dès le lendemain, du retour de la température à la normale. Chez l'autre, il y avait de la fièvre depuis déjà trenteneuf jours, et depuis vingt et un, il y avait chaque jour des poussées thermiques jusqu'à 39° et 40°. Après les injections de sérum, la température, dans les deux jours qui suivirent, tomba de 1o et plus. d) Quant aux deux femmes atteintes d'infection streptococcique pure, elles ont guéri (obs. VII et VIII). Or, tandis que pour l'une, il ne parut pas nettement que la guérison dût être rapportée au sérum, l'action curative du sérum parut bien réelle dans l'autre cas. En effet, l'accouchée, depuis deux jours, avait de la fièvre jusqu'à 40°; or, 20 grammes de sérum ayant été injectés le lendemain et le surlendemain, la température était redevenue normale. La sérothérapie ayant été passagèrement interrompue, la température s'éleva de nouveau à 40°,4; puis le sérum ayant été repris, elle retomba, au bout de deux à quatre jours, définitivement à la normale. e) Restent les trois accouchées sur lesquelles on ne recueillit pas de lochies. Un de ces cas (obs. IX) doit être écarté, parce que l'injection de sérum ne fut faite qu'après que la fièvre était déjà tombée. Chez la deuxième accouchée (cas X), la température, par descente continue, était normale après trois jours. Il survint de l'hyperthermie tardive, mais causée par des accidents de cystite qui cédèrent à des lavages au nitrate d'argent. Chez la troisième accouchée, après les injections de sérum, en tout 50 centim. cubes, la fièvre tomba et la guérison s'affirma. Ce dernier cas se compliqua de bronchite. |