des organes permettent de conclure que nous avions affaire ici à une grossesse qui s'est développée dans une trompe saine, ainsi qu'il arrive le plus souvent, d'après la thèse de 1897 de mon ami, M. Paquy. 2o Paroi du sac fetal dans le point opposé au greffage de l'œuf. Ici, l'épaisseur est de 2 millim. L'hypertrophie de la couche musculaire est peu accusée; ce qui domine surtout, c'est la vascularisation exagérée. Les artères y sont très volumineuses et les veines en grand nombre sont largement dilatées (b, fig. 4). Quant aux franges de la muqueuse, elles sont peu développées et sont couchées en divers sens parallèlement à la paroi (a, fig. 4). L'épithélium est encore franchement cylindrique, haut, et par places même on trouve quelques bouquets de cellules ciliées. 3° Aux confins de l'insertion placentaire, la paroi tubairea une épaisseur de 2 millim. La vascularisation est encore plus accentuée que dans la zone précédente. Le derme de la muqueuse est criblé de capillaires sous-épithéliaux, les uns de petites dimensions, les autres très dilatés. Les franges de la muqueuse (V, fig. 5) sont courtes, trapues, remplies d'un tissu cellulaire lâche, creusé de larges capillaires v. L'épithélium est presque partout polyédrique et de-ci de-là on retrouve encore quelques groupes cylindriques. Mais dès que nous sommes au ras de l'insertion placentaire, on remarque quelques franges de la muqueuse qui, au lieu d'être atrophiées, s'hypertrophient considérablement. On voit en F, F, F (fig. 5) une de ces grandes franges qui monte en ondulant. Cette frange paraît se terminer librement et est tapissée par un épithélium cubique discontinu. D'autres, plus grandes et plus ondulantes encore (F, fig. 6, p. 111), se fusionnent en certains points, formant alors des masses plus ou moins volumineuses (M, fig. 6) qui prennent. contact avec les villosités choriales. La structure de ces grandes franges qui prennent contact avec les éléments foetaux est nettement différente de celle des autres franges de la muqueuse. Du côté de l'espace intervil leux (fig. 9) on remarque un stroma amorphe coloré en rose foncé par l'éosine (S), stroma creusé de loges où sont contenues de grosses cellules allongées ou arrondies, dont le noyau volumineux, vivement coloré par l'hématoxyline, renferme de nombreuses granulations. Du côté opposé à l'espace intervilleux (fig. 9) et séparée de la couche précédente par de longues fissures, est une couche (C) constituée par un réseau de fibrine fin, mais assez serré, dans lequel sont épars des noyaux. Une couche d'épithélium plat discontinu limite cette couche du côté de la cavité tubaire. En somme, à part cette dernière couche épithéliale incomplète, je trouve, dans ces franges de la muqueuse modifiées. presque identiquement la même structure que mon ami Couvelaire a décrite à la caduque réfléchie d'une de ses très intéressantes pièces anatomiques. De par ce rapprochement, j'incline à penser que la caduque réfléchie dans la grossesse tubaire est constituée par certaines de ces franges qui embrassent et entourent la portion libre de l'œuf. En somme, l'œuf fécondé, arrêté dans la trompe, serait enveloppé par la muqueuse comme il l'est dans la cavité utérine, mais en profitant, pour se revêtir, des accidents de terrain propres à la muqueuse tubaire. D'autres masses et prolongements constatés dans l'espace intervilleux (M, fig. 6), et formés par de la fibrine entourée par de la substance amorphe contenant de-ci de-là quelques rares cellules à leur périphérie, indiquent encore que certaines franges jouent le même rôle que les septa de la caduque utérine. J'ai remarqué également sur toutes mes préparations le fait suivant: à l'approche ou au contact des villosités, ces immenses franges transformées en caduque deviennent de plus en plus pauvres en cellules déciduales. C'est ainsi que dans la figure 7 on voit en S une villosité, nettement revêtue de la couche de cellules de Langhans et de syncytium. La lame de caduque qui l'avoisine est bien plus pauvre en cellules que le point figuré dans la figure 9. Enfin, dans la figure 8, on voit une villosité crampon V, dépouillée en partie de son épithélium et fixée dans un tissu maternel amorphe où les éléments figurés ne sont plus représentés que par quelques noyaux dégénérés. Grossesse tubaire rompue 77 jours après la fin des dernières règles (1-1). 1. Euf ouvert expulsé dans la cavité abdominale. 2. Embryon de 40mm; poids 5 gr. 50. 3. Face postérieure de la région ampullaire de la trompe droite montrant la brèche par où s'est échappé l'œuf. de la trompe. a, franges du pavillon; b, lumière G. STEINHEIL, éditeur |